Les faits remontent au 19 juillet, le jeune Adama Traoré, 24 ans, décède à la suite de son interpellation par des gendarmes dans le Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) en France. Les circonstances de sa mort, jusque-là, n’ont toujours pas été élucidées par la justice française. Si la mort du jeune Adama Traoré avait provoqué en France des nuits d’affrontements entre policiers et des jeunes réclamant justice, au Mali, son pays, on a noté aucune réaction officielle. Silence radio, même pas un communiqué pour réclamer que la lumière soit faite sur la mort du jeune homme.
Une curieuse attitude des autorités maliennes notamment le département en charge des Maliens de l’extérieur que certains qualifient d’irresponsable. «Si c’était un Français qui avait perdu la vie ici au Mali, tout le monde se serait mobilisé pour la cause», nous confie cet enseignant qui ajoute avec ironie que «les autorités ont eu peur de fâcher Hollande».
En tout cas les parents d’Adama Traoré qui l’ont enterré, dimanche dernier, dans la plus grande discrétion, dans le cimetière de Kalabancoro, un quartier de Bamako, continuent de réclamer que justice soit faite.
Depuis 2012, les relations entre Bamako et Paris sont devenues un peu particulières. La France est un partenaire important et stratégique dans la lutte contre le terrorisme au Mali avec l’opération Serval devenue par la suite Barkhane. En janvier 2013, elle était intervenue in extrémis pour sauver l’existence de la république du Mali directement menacée par les djihadistes.