Mali: les internautes bamakois privés du réseau social Facebook

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Le 18/08/2016 à 11h48

Le célèbre réseau social Facebook est inaccessible à Bamako depuis hier dans l’après-midi. Les Bamakois s’en ont aperçus après la terrible altercation qui a opposé des manifestants contre les forces de l’ordre dans le cadre de l’interpellation du chroniqueur, Mohamed Issouf Bathily alias Ras Bath.

Les internautes de la capitale malienne sont sevrés depuis hier du réseau social Facebook. C’est une première au Mali qu’un réseau social soit censuré. Si aucune information officielle n’a filtré, tout porte à croire que, c’est une initiative du gouvernement qui aurait décidé de limiter les informations propagandistes sur ce réseau social qui ont favorisé la très grande mobilisation contre l’interpellation du jeune Ras Bath.

C’est par ce réseau social que Ras Bath avait annoncé son arrestation. «Au moment où je publie ces notes, je devrais être en route pour la radio Maliba FM, mais malheureusement, je suis en route pour le camp1 de la gendarmerie. Des militaires sont venus me chercher pour m’y conduire en dehors des horaires administratifs. Il est plus de 20 heures à Bamako. Votre émission ‘’Cartes sur Table’’, prévue pour 21 heures, n’aura pas lieu ce soir ou aura lieu avec du retard, ou encore n’aura plus jamais lieu. Les heures qui vont suivre nous édifieront. Pour un Mali meilleur, aucun sacrifice ne peut être de trop ! Vive le Mali», avait-il écrit sur sa page Facebook.

Pour sonner la mobilisation, Ras Bath, à travers une publication sur Facebook mardi soir, avait invité ses fans à le rejoindre au tribunal de la commune IV mercredi, pour dit-il témoigner à la postérité dans le cadre de son procès. «Demain, à 9 heures (au tribunal de la commune IV à Lafiabougou), j’aurais l’opportunité de vérifier si la jeunesse malienne est consciente ou si elle est dormante. Venez nombreux dans le calme et sans heurts pour pouvoir témoigner à la postérité…», pouvait-on lire sur sa page.

A rappeler que plusieurs points de la capitale ont été paralysés par des manifestants qui ont dressé des barricades. Le bilan provisoire de cette journée d’émeutes fait état d’un mort, 15 blessés dont trois graves et trois véhicules calcinés.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 18/08/2016 à 11h48