C’est un procès inédit et historique qui s’est ouvert aujourd’hui à la Cour pénale internationale (CPI) à la Haye. C’est la toute première fois qu’un procès pour destruction de patrimoine culturel est ouvert au CPI.
Au banc des accusés, Al Faqi Al Mahdi, un djihadiste malien présumé, chef de la Hisbah, la brigade islamique des mœurs en 2012 lors de l’invasion du nord du Mali par les groupes islamistes. Il avait ainsi dirigé la destruction des mausolées de Tombouctou dans lesquels sont enterrés des personnages vénérés qui valent à lal ville son surnom de «Cité des 333 saints».
«Votre honneur, j’ai le regret de dire que tout ce que j’ai entendu jusqu’à présent st véridique et reflète els évènements», a affirmé Al Faqi Al Mahdi, et d’ajouter «je plaide coupable», a d’emblée fait remarquer d’entrée de jeu le djihadiste, cité par l’AFP. Une première aussi au niveau du CPI. «Je me tiens devant vous dans cette enceinte plein de remords et de regrets» et s’est dit «fort contrit de mes actes et de tous ces préjudices que cela a causé à mes êtres chers, à mes frères et à ma mère patrie, la République du Mali, et aux membres de l’humanité aux quatre coins du monde».
Reste à savoir si la CPI sera clémente. Il n’est pas sur. Le présumé djihadiste risque une peine comprise entre 9 et 11 ans de détention, avance un membre du bureau du procureur.
Reste que Al Mahdi lui même est certain de purger une longue peine de prison. Selon ses avocats, il ne compte pas faire appel au cas où sa peine se situerait au dessous des 11 ans. «C’est mon espoir que els années que je vais passer en prison me permettront de me purger des esprits diaboliques qui avaient pris possession de ma personne», a t-il fait remarquer, selon l’AFP.
Enfin, ce procès ouvre l’espoir que d’autres djihadistes à l’origine d’importantes destructions du patrimoine culturel de l’humanité en Iraq, Syrie et dans d’autres régions du monde, n’échapperont pas à la justice internationale.