Mali: le "Collectif plus jamais ça" demande la démission du ministre de la Défense

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Le 23/08/2016 à 14h58, mis à jour le 23/08/2016 à 16h57

La répression sanglante de la marche du 12 juillet dernier à Gao et les évènements du 17 août à Bamako inquiètent et alimentent la peur chez les Maliens. Le "Collectif plus jamais ça" appelle le président IBK d’ordonner à l’armée et à la police de ne plus jamais ouvrir le feu sur des manifestants.

Les répressions sanglantes de jeunes manifestants pacifiques commencent à se multiplier avec, à chaque fois, son lot de morts. Le 12 juillet 2016, une manifestation de protestation des jeunes de Gao contre la mise en place des autorités intérimaires prévues dans le cadre de l’Accord de paix, a été violemment réprimée par les forces de l’ordre.

Bilan 4 morts, une trentaine de blessés. Un mois après, soit le 17 août, à Bamako, la police a de nouveau ouvert le feu sur des manifestants, suite à l’arrestation de l’animateur Youssouf Bathily alias Ras Bath, faisant un mort et dix huit blessés.

Deux faits majeurs selon le "Collectif plus jamais ça" qui ressuscitent les pires démons de la révolution de mars 1991, qui a mis fin au régime dictatorial du général Moussa Traoré et permis l’avènement de la démocratie au Mali.

«Le «collectif plus jamais ça» est profondément indigné par ces assassinats…», écrivent ses responsables qui invitent le président de la république, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) d’ordonner à l’armée et à la police de ne plus jamais ouvrir le feu sur les populations civiles. «Nous ne rêvons pas d’un Mali à feu et à sang, plongé dans la guerre civile. Ensemble, nous devons faire face comme un seul homme à la menace djihadiste et défendre les intérêts du pays.

L’exécutif doit faire preuve de professionnalisme, de retenue et d’humilité... C’est ainsi que nous pourrons nous faire confiance et nous donner la main en tant que Maliens», prévient le «Collectif plus jamais ça».

Par la même occasion, échaudés par ces morts évitables, les jeunes de ce Collectif demandent la démission du ministre de la Défense et celui en charge de la Sécurité et de la protection civile dont les départements sont impliqués dans la répressions des manifestants.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 23/08/2016 à 14h58, mis à jour le 23/08/2016 à 16h57