L’incapacité de l’Etat malien et de la communauté internationale à résoudre les difficultés liées à la gestion de la ville de Kidal, a plongé dangereusement le processus de mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation dans une léthargie, conclu aux prix d’immenses efforts à Alger, il y a plus d’un an. Comme si le problème du nord malien se résumait à elle seule, Kidal continue de faire perdurer la souffrance des Maliens.
Depuis l’éclatement des affrontements entre la Coordination des mouvements de l’Azawad et le Groupe d’autodéfense, le 21 juillet dernier, le processus de mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation est au point mort.
Les positions défendues par les deux protagonistes sont inconciliables. Chassé de la ville de Kidal, le Groupet de Gamou exige comme préalable à tout arrangement, son retour dans la ville. Quant à la CMA, elle est hostile à tout retour du Gatia dans la ville.
Devant cette problématique majeure qui menace l’accord, l’ensemble des acteurs engagés dans le retour de la stabilité au Mali (la médiation avec à sa tête l’Algérie, la Minusma, la force Barkhane et le gouvernement malien) semble incompétents et incapables à trouver un règlement pacifique à cette crise.
L’illustration parfaite de cette incapacité notoire des acteurs à régler cette question de la gestion de la ville de Kidal, réside dans le blocage des négociations engagées entre les deux parties le 12 août à Bamako. Près de deux semaines, aucun accord n’a été conclu et Kidal se pose indubitablement comme le nœud gordien qui hypothèque le retour de la paix au Mali.
En attendant, dans la région de l’Adrar des Ifoghas, les combattants des deux mouvements préparent la guerre qui pourrait anéantir tous les efforts consentis.