Mali: 30% des femmes sont battues par leurs conjoints

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Le 08/09/2016 à 17h11, mis à jour le 08/09/2016 à 17h41

On enregistre de plus en plus de violences et d'assassinats de femmes par leurs époux. Une situation qui inquiète les autorités et les associations oeuvrant à la protection des droits des femmes.

Depuis l’occupation des régions septentrionales du pays par des djihadistes en 2012, les violences faites aux femmes ont tendance à croître. Pire, celles-ci ont atteint un degré de cruauté exceptionnel avec des assassinats. C’est le cas de cette femme abattue à coups de machette par son mari dans la nuit du mardi au mercredi 7 septembre 2016 à Faladiè, un quartier de la commune VI du District de Bamako.

Colère et indignation, tels sont les sentiments qui animent aujourd’hui les habitants de la capitale singulièrement la gente féminine qui ne comprend pas la sauvagerie de certains hommes qui violentent leurs épouses jusqu’à leurs ôter la vie. Dans la nuit du mardi au mercredi 7 septembre, un crime crapuleux s’est produit dans une famille au quartier de Faladiè en commune VI. Un homme tue froidement sa femme à coups de machette sous les yeux de leurs enfants impuissants. La pauvre dame n’a eu aucune chance face à la violence de son mari. Selon les témoignages d’un voisin, le mari, après son forfait avait fuit avant de se rendre ensuite à la police.

On ignore les raisons de ce drame qui vient rallonger la liste des femmes abattues par leurs maris.

Deux autres crimes du même type avaient provoqué l’indignation des autorités, associations et ONG œuvrant pour la défense des droits des femmes au Mali. Le 5 février 2015, une autre femme avait été poignardée par son mari à la suite d’une dispute. Ce n’est pas tout. Le 23 janvier, toujours à Bamako, un homme tue sa femme par balle.

Selon l’Association femmes leadership et développement (AFLED), au Mali 30% des femmes sont battues par leurs conjoints. Face à la multiplication des violences conjugales, les femmes maliennes et d’autres organisations avaient battu le pavé le 30 janvier 2016 pour réclamer plus de protection pour la femme.

Dans une déclaration, elles avaient exigé une tolérance zéro pour les auteurs de tels crimes, la criminalisation des violences conjugales, la mise en place d’un centre d’accueil et d’accompagnement juridique des victimes des agressions conjugales.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 08/09/2016 à 17h11, mis à jour le 08/09/2016 à 17h41