Pour les syndicalistes, leurs interlocuteurs au sein du gouvernement de Bah N'Daw n'était pas sereins dans leurs propos, sans doute à cause du changement imminent qui devait s'opérer. En effet, dès que la grève a commencé, le Premier ministre malien a déposé sa démission, ainsi que celle du gouvernement. Par conséquent, le ministre est resté cantonné à la gestion des affaires courantes, sans pouvoir prendre de décisions importantes pour satisfaire les revendications des salariés.
C'est visiblement ce qui est à l'origine d'une toute nouvelle crise qui a mené à l'arrestation du président de la transition et de son Premier ministre, hier lundi 24 mai 2021.
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Les syndicats avaient vu juste quant au manque de sérénité de leurs partenaires, puisqu'au lendemain des négociations, un nouveau gouvernement de 25 membres était mis en place. Cependant, la proclamation de cette liste a créé une vive polémique à Kati, dans la ville garnison, quand l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, et le ministre de la Sécurité et de la protection civile n’ont pas été reconduits.
En attendant que la situation se décante, les syndicats ont décidé de continuer à mettre la pression sur les nouveaux ministres en prolongeant leur grève de 5 jours supplémentaires. Ils menacent de lancer une grève illimitée si au terme de ce délai, ils n'obtiennent pas satisfaction. Et il n'est pas sûr qu'ils puissent l'obtenir. Alors que la nouvelle équipe n'a pas eu le temps d'effectuer sa passation de charge, le président Bah N'Daw et son Premier ministre Moctar Ouane ont été emmenés par des militaires hier après-midi, 24 mai 2021, au camp de Kati où ils se trouvent toujours.