Changements de nationalité: l'athlétisme africain veut durcir les règles

L'athlète bahreïnie d'origine kényane Ruth Jebet (à gauche), championne olympique du 3000 m steeple, le 1er septembre à Zurich.

L'athlète bahreïnie d'origine kényane Ruth Jebet (à gauche), championne olympique du 3000 m steeple, le 1er septembre à Zurich.. DR

Le 06/09/2016 à 14h10

L’Afrique souhaite freiner le phénomène de changement de nationalité qui affecte l’athlétisme. Le président de la Confédération africaine d'athlétisme (CAA) a plaidé lundi à Dakar pour un durcissement de la législation concernant les changements de nationalité qui se multiplient dans ce sport.

Les changements de nationalité se multiplient au niveau de l’athlétisme et affecte sérieusement le continent africain. Cette hémorragie prive le continent de médailles lors des compétitions internationales. Et face à l’ampleur du phénomène, des voix s’élèvent pour durcir les règles de changement de nationalité.

"La réglementation sur les changements de nationalité doit être revue", a déclaré le Camerounais Hamad Kalkaba Malboum en conférence de presse après le premier jour du conseil de la CAA réuni lundi et mardi à Dakar.

"Ce qui se passe dans les compétitions internationales gêne tout le monde", a-t-il dit, expliquant que le phénomène ne concernait pas seulement les Africains mais faisait aussi débat chez les Européens et les Asiatiques, dont "certains évoquent même une +invasion+ des athlètes africains".

Il a rappelé les changements de nationalité au profit des pays européens, mais aussi du Qatar et de Bahreïn. Illustration: l'athlète bahreïnie d'origine kényane Ruth Jebet, championne olympique du 3000 m steeple et auteur du record du monde (8:52.78) le 27 août à Paris.

Un athlète ayant déjà concouru pour un pays doit attendre trois ans pour changer de nationalité sportive, selon la réglementation de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), mais des dispositions comme l'entente entre fédérations peuvent raccourcir ce délai à un an.

Une autre disposition autorise un athlète résidant dans un pays tiers pendant trois ans à en demander et obtenir la nationalité sportive.

Le président de la CAA a par ailleurs assuré que son organisation demeurait engagée dans "la lutte contre le dopage et contre la manipulation de l'âge des athlètes", engagement réaffirmé lors de la réunion de Dakar qui a pour thème "Les propositions de l'Afrique sur les nouvelles réformes de la gouvernance mondiale de l'athlétisme".

En juin, aux Championnats d'Afrique à Durban, "il y a eu un doublement des contrôles par rapport aux précédentes éditions", a-t-il expliqué. "Il y a eu des suspicions sur les athlètes de pays comme le Kenya, l'Ethiopie, le Maroc, mais avant les jeux Olympiques de Rio, tous les athlètes de ces pays ont été contrôlés", a-t-il poursuivi.

Hamad Kalkaba Malboum a également souligné la responsabilité des managers: "On peut penser que ces personnes aussi ont envie de gagner de l'argent et poussent leurs athlètes à prendre des produits interdits". Avant de réaffirmer l'engagement de la CAA à lutter contre ce fléau "avec l'aide de l'IAAF et de ceux ayant le savoir-faire".

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 06/09/2016 à 14h10