Finies les images terribles d'hôpitaux débordés de malades du Covid-19. Après une flambée de cas pendant l'été dans tout le Maghreb, l'heure est à la décrue. Tour d'horizon en Tunisie, Algérie, Libye et au Maroc avec des données compilées.
Tunisie
Les services de réanimation ont été submergés par les cas de Covid en juillet en Tunisie, pays qui a payé le plus lourd tribut du Maghreb avec environ 24.500 morts.
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Le pic des contaminations s'est produit entre le 7 et 13 juillet avec plus de 55.000 cas, contre sept fois moins aujourd'hui. Les décès sont également en forte baisse avec 342 morts sur la semaine écoulée, cinq fois moins qu'au pic (1.451 morts, du 24 au 30 juillet).
A l'époque, les autorités avaient imposé un couvre-feu dès 18H00 GMT, allégé depuis, et limité la circulation entre régions tout en donnant un coup de fouet à la vaccination, grâce à d'importants dons internationaux.
"Il y a l'effet de massification de la vaccination de la population", a déclaré à l'AFP le docteur Hechmi Louzir, directeur de l'institut Pasteur à Tunis, pour expliquer la forte décrue, soulignant aussi l'impact de "la circulation du virus" qui a favorisé "une immunisation naturelle". Pour ce membre du conseil scientifique, l'objectif de 50 à 60% de vaccinés avec deux doses "sera atteint dans les délais", en octobre.
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Plus d'un quart (26,1%) des 12 millions de Tunisiens a actuellement un schéma vaccinal complet (deux doses de vaccins et un délai de quelques semaines après la seconde injection).
Maroc
Le Maroc, qui déplore près de 13.800 morts du Covid, est le pays du Maghreb le plus avancé dans la vaccination, avec près de la moitié de parcours vaccinaux complets (46,7%).
Le royaume a connu une flambée de Covid après l'assouplissement en juin des restrictions (ouverture des frontières, allègement du couvre-feu) et l'apparition du variant Delta.
Le pays a connu un record de contaminations début août avec près de 70.000 nouveaux cas, un nombre hebdomadaire divisé par quatre au 16 septembre. Même tendance pour les décès avec 405 morts ces sept derniers jours, près de la moitié des 775 enregistrés lors du pic (du 16 au 22 août).
Les autorités ont durci début août le couvre-feu nocturne (20H00 GMT), limité les rassemblements, et restreint les déplacements vers la métropole économique de Casablanca et les pôles touristiques de Marrakech et Agadir.
Abdelkrim Meziane Bellefquih, un responsable du ministère de la Santé, cité par l'agence MAP, s'est réjoui cette semaine de la baisse des contaminations "pour la cinquième semaine consécutive", même si "des taux élevés de cas critiques et de décès continuent d'être enregistrés".
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Fin août, le pays a démarré la vaccination volontaire des 12/19 ans en vue de la rentrée scolaire, repoussée au 1er octobre. Objectif: immuniser 80% des 36 millions de Marocains.
Algérie
Avec un bilan officiel de 5.650 décès, Alger a annoncé début septembre "une grande campagne" visant 70% de vaccinés d'ici la fin de l'année. Au 16 septembre, 13,3% des près de 44 millions d'Algériens avaient reçu au moins une première dose mais seulement 9,5% disposent d'un schéma complet.
Les principaux foyers d'infection ont été identifiés dans les districts d'Alger, Blida, Tizi Ouzou et Oran.
Le record hebdomadaire de contaminations a été atteint du 24 au 30 juillet (10.626 nouveaux cas) et pour les décès, entre le 31 juillet et le 6 août avec 268 morts. Au 16 septembre, la décrue était nette avec six fois moins de cas sur 7 jours, et deux fois moins de décès (132).
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Les rassemblements demeurent interdits et le couvre-feu (21H00 GMT) a été maintenu, mais les plages et lieux de loisirs ont rouvert.
Les vols internationaux, stoppés depuis mars 2020, ont repris partiellement en juin.
Libye
Avec près de 7 millions d'habitants, la Libye, qui a annoncé environ 4.500 morts, a connu aussi un net ralentissement de l'épidémie après un pic dans la semaine du 25 au 31 juillet marqué par 24.000 nouveaux cas et 204 décès.
Sur les sept derniers jours, le pays a enregistré trois fois moins de nouvelles contagions, et plus de deux fois moins de décès (83).
La campagne de vaccination bat son plein depuis l'ouverture à Tripoli d'un centre dédié le 11 août, suivi dix jours plus tard d'un deuxième dans l'Est, secondés par des centres de quartier.
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A ce jour, 18,4% des Libyens ont reçu au moins une dose mais seulement 2,1% ont complété leur schéma vaccinal, en raison de retards dus à un rythme irrégulier des importations des vaccins chinois Sinovac et russe Sputnik.
Le Centre de contrôle des maladies a noté "une baisse des contaminations dans l'Ouest", sous l'effet de la fermeture de la frontière avec la Tunisie, rouverte ce vendredi. Le centre redoute une forte reprise dans le sud et l'est de la Libye en raison d'une montée des cas en Egypte voisine.