Ismaïl Douiri, qui a commencé sa carrière dans les solutions informatiques destinés aux aiguilleurs du ciel, suit au radar les filiales du premier groupe financier d'Afrique Nord, le seul à contester réellement le leadership des six plus grandes banques sud-africaines.
Suite à la diffusion restreinte par Moody's d'un rapport sur 41 banques du continent, le directeur général d'Attijariwafa bank, apporte des précisions de taille qui ont échappé aux agences de presse spécialisées dans la finance. Il explique notamment que l'échantillon de Moody's concerne les 41 banques suivies et notées par cette dernière. Par conséquent, même si l'on ne peut pas lui contester sa représentatitivité, ledit échantillon ne regroupe pas les 41 plus grandes banques du continent.
Il y a d'ailleurs une forte représentation de l'Afrique du Sud et du Nigeria qui sont représentés respectivement par 9 et 8 établissements. Alors que ce sont 4 établissements marocains qui sont notés par Moody's, le reste de l'échantillon provient de 8 autres pays du continent, notamment l'Egypte.
L'autre précision de taille qui a échappé à ceux qui n'ont pas consulté le rapport, c'est que si les banques marocaines présentent des perspectives positives, c'est pour deux raisons. La première, c'est que Moody's est la seule des trois grandes agences de notation à n'avoir pas encore classé le Maroc dans la catégorie "investment grade". Par conséquent, dans l'éventualité du relèvement de la note du Maroc et des banques du royaume, la perspective est positive. La seconde c'est que les efforts des établissements bancaires et des autorités marocaines se montrent payants aussi bien pour l'environnement économique que pour les fondamentaux du système financier.
Outre les perspectives des banques marocaines, Douiri aborde la question du risque pays et de la rentabilité dans les zones où le groupe Attijariwafa bank est présent. Dans l'ensemble, le continent présente une excellente rentabilité, mais il est fortement recommandé d'afficher une certaine prudence. Moody's explique notamment que la rentabilité des fonds propres, le fameux ratio de retun on equity (ROE) est de l'ordre de 17%. En moyenne, le taux de créances en souffrance ne dépasse pas 6%, sauf dans la zone Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) où il atteint 12%. Dans cette partie du continent, les entreprises sont souvent de petites tailles et il reste encore des efforts à faire dans la mise en place de management moderne.
Concernant l'Egypte, Ismaïl Douiri note que même si la filiale présente un bilan plus petit qu'en Tunisie, la rentabilité est nettement plus importante et pour l'année en cours, les perspectives sont également positives.