Vidéo. Les Africains du Maroc: «Moi Walter Candolo, Congolais immigré au Maroc, voici mon histoire"

VidéoLes immigrés subsahariens au Maroc ne sont pas des va nu pieds. Plusieurs sont diplômés de grandes universités de leurs pays natal, et vivent dignement au Maroc. Walter Candolo en est un exemple. Rencontré à Casablanca, il raconte son histoire.

Le 30/09/2017 à 20h39

Walter Candolo, 50 ans, est enseignant de la langue française dans un centre de métier au quartier Oulfa à Casablanca. Arrivé au Maroc en 2009 dans le but de traverser les frontières et atteindre l’Europe, Walter n’est pas un va nu pied comme il aime si bien le dire.

«Si j’ai quitté mon pays, la république démocratique du Congo c’est à cause de la situation politique très compliquée» raconte t-il non sans un air nostalgique. Cet homme était un opposant au régime de Jospeh Kabila. «C’est un dictateur, au sein du parti politique dont j’étais membre, on faisait de notre mieux pour combattre sa politique, mais ce n’était pas toujours facile».

Lorsque l’étau commençait à se resserrer autour de lui et la sonnerie du départ urgent retentissait, commença alors la traversée du désert avec tout ce que cela comporte comme difficultés, contraintes et dangers. «On m’a dit que je serai en sécurité au Congo Brazaville.

C’était donc ma première destination, qui ma ensuite mené a cause de plusieurs aléas sur place, plus au Nord, puis au Togo, au Cameroun, au Mali, au Niger, et enfin en Mauritanie». C’est dans ce pays musulman où Walter Candolo, alors même que la religion de ses ancêtres est le christianisme s’est rapproché de la religion du prophète Mohammed. «Je commençais à lire le Coran et les Hadiths du prophète. En gros, je me suis plongé dans l’Islam pour connaître cette religion et c’était grâce à une femme» nous confie Walter hors caméra.

Au final, au fil de son expérience et de ses rencontres avec les musulmans, quelques déceptions lui ont fait changer d’avis. Il n’adoptera pas la religion musulmane, mais plutôt celle de sa famille et de ses ancêtres.

Une fois en Mauritanie, il fait la connaissance de certaines personnes qui lui conseillent de se rendre au Maroc. Là-bas lui susurent-ils à l’oreille, il pouvait envisager de se rendre en Europe. «A Oujda, un passeur, moyennant 25.000 DH pouvait me faire traverser la frontière mais, entre temps, il fallait travailler pour disposer de cet argent, et pour travailler il me fallait des papiers».

Petits boulots, après petits boulots au noir, Walter Candolo a bénéficié de la deuxième campagne de régularisation. Il dispose de sa carte de séjour, son permis de conduire et tout est en règle. «C’est à partir de ce moment que j’ai pu intégrer une entreprise dans un poste de délégué médical. J’ai eu l’occasion de voyager dans plusieurs villes du Maroc. Je me sentais bien». Jusqu’au jour où des soucis avec son patron qui ne l’a pas déclaré à la CNSS ont surgit au grand jour. «Licencié de mon travail à Casablanca, je suis revenu à mon ancien amour, mon travail d’enseignant de français, en attendant peut-être de trouver mieux».

Le salaire modique, les conditions de logements loin d’être luxueuses, préserve son optimisme. Le cours avec ces jeunes enfants aux conditions sociales difficiles n’est pas une partie de plaisir, ça crie, ca rigole.

Mais Walter Candolo n’abandonne pas, l’essentiel pour lui c’est qu’il ne meurt pas de faim, il a un toit pour se préserver contre le froid de l’hiver qui arrive et un travail qui lui permet de se subvenir à ses besoins, en attendant des jours meilleurs.

Par Qods Chabaa et Said Bouchrit
Le 30/09/2017 à 20h39