Afrique-France: Ouattara et Macky Sall à Paris pour les intérêts de Bouygues et Alstöm

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Le 09/06/2017 à 16h20, mis à jour le 09/06/2017 à 16h24

Avant de rendre visite au roi Mohammed VI, le nouveau président français, Emmanuel Macron, recevra l'Ivoirien Alassane Ouattara et le Sénégalais Macky Sall. Les deux chefs d'Etat africains seront à Paris pour que les Français défendent leurs intérêts.

Durant les trois derniers mois du mandat de François Hollande, les chefs d'Etat africains avaient été nombreux à lui avoir faits leurs adieux dans la capitale fraçaise. Visiblement, ils comptent faire le même voyage dans les semaines ou mois à venir pour féliciter Macron. La question n'est pas de savoir qui, parmi les présidents des pays d'Afrique francophone, se rendra ou ne se rendra pas à Paris. C'est plutôt l'ordre selon lequel, ils défileront sur le perron de l'Elysée qui est à déterminer. 

C'est Alassane Ouattara qui le premier, consacrera, à cette tradition non écrite en rendant visite au jeune président Emmanuel Macron, dimanche prochain 11 juin, selon Jeune Afrique. C'est bien dimanche qu'a lieu le premier tour des élections législatives françaises. Macron a beau se rendre au Touquet pour accomplir son devoir de citoyen, il sera attendu au palais de l'Elysée par son homologue ivoirien qui le rencontrera à 16h30.

Ouattara a choisi de faire les choses dans les règles de l'art en se faisant accompagner par Amadou Gon Coulibaly, son Premier ministre, Marcel Amon Tanoh, son ministre des Affaires étrangères, de Patrick Achi, Secrétaire général de la présidence de la République et de Masséré Touré, directrice de la communication. 

Néanmoins, c'est Alassane qui se rend à Paris avec sa forte délégation, mais ce sont prioritairement les dossiers économiques français qui seront abordés entre les deux hommes. Il est avant tout question des intérêts de Bouygues à travers le train urbain d'Abidjan qui porte sur quelque 1,5 milliard d'euros. Ce dernier est bloqué depuis quelque temps, mais pour Paris, ce train est en tête des priorités. 

L'appui budgétaire que veut Abidjan, dont les finances sont rudement touchées par la chute des cours du cacao, ne viendra qu'en deuxième position. 

Pour le Sénégal aussi, les intérêts français d'abord

Ouattara parti, ce sera autour de Macky Sall de s'y rendre lundi 12 juin. Mais, ce serait le président français qui aurait souhaité rencontrer son aîné sénégalais, dit-on, "car le Sénégal est l'un des partenaires privilégiés de la France sur le continent", selon une source diplomatique citée par l'hebdomadaire. Il faut sans doute rappeler qu'au soir du premier tour de l'élection présidentielle française le 23 avril dernier, Mankeur Ndiaye, ministre sénégalais des Affaires étrangères s'était rendu à la Rotonde pour témoigner son soutien à Emmanuel Macron. 

Mais là également, priorité est accordée aux projets des entreprises françaises au Sénégal. Il y a avant tout le Train express régional (TER) devant relier le centre-ville de dakar à l'aéroport Blaise Diagne dont l'inauguration est prévu dans quelques mois. Beaucoup d'entreprises françaises sont impliquées dans ce projets de TER dont Alstöm et Eiffage. Son attribution a été très controversée.

Les entreprises chinoises qui avaient proposé 155 milliards de Fcfa de moins pour la partie liée à l'installation des lignes de chemins de fer n'ont pas eu le marché. Les autorités sénégalaises ont estimé les 329,4 milliards de Fcfa que demandaient Eiffage et son consortium étaient plus dans l'intérêt des Sénégalais que les 174 du chinois CRCC. Comme quoi, les relations entre la France et l'Afrique continue de suivre une logique que seuls peuvent comprendre ceux qui sont dans le secret des dieux. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 09/06/2017 à 16h20, mis à jour le 09/06/2017 à 16h24