Côte d’Ivoire-Maroc: une 4e visite royale pleine de promesses

Alassane Ouattara, président de la Côte d'Ivoire et Mohammed VI, roi du Maroc.

Alassane Ouattara, président de la Côte d'Ivoire et Mohammed VI, roi du Maroc. . DR

Le 25/02/2017 à 13h00, mis à jour le 25/02/2017 à 13h58

Le roi Mohammed VI est arrivé hier à l’aéroport international d’Abidjan sur le coup de 18 heures 30 pour une 4e visite d’amitié et de travail en terre ivoirienne. Cette visite, la 4e en cinq ans, est saluée par les Ivoiriens qui espèrent de nouveaux investissements marocains.

Ce déplacement de 4 jours vient ouvrir de nouveaux horizons à la coopération entre Abidjan et Rabat, un axe qui a connu une bonne dynamique ces 4 dernières années. Depuis 2013, la première visite de Mohammed VI, la cordiale amitié imprimée par Félix Houphouët-Boigny et le roi Hassan II depuis les années 1960 a connu un tournant résolument économique, encore plus profitable aux deux pays.

«Avant le Maroc, la Côte d’Ivoire et son secteur privé regardaient vers l’Occident et le partenaire traditionnel français sans forcément grand succès. Mais l’arrivée du Maroc apporte quelque chose de neuf, de différent, une sorte de proximité fraternelle qui en fait un partenaire, mieux, un allié dont on peut s’inspirer pour franchir de nouveaux paliers dans notre marche vers l’émergence», confie Marcel Aka, un cadre de l’administration ivoirienne à la retraite.

Si le rachat des parts du français Crédit Agricole dans la SIB (Société ivoirienne de banque) par le groupe Attijariwafa Bank a ouvert la ruée des banques marocaines vers le secteur bancaire et financier ivoirien, avec le groupe Banque populaire, le royaume a rapidement diversifié ses investissements dans l’immobilier avant de s’intéresser au secteur industriel ivoirien: la cimenterie, la grande distribution, les produits pétroliers, le secteur électrique, pharmaceutiques, les NTI, les télécommunications, etc.

En 2015, le Maroc s’est même classé premier investisseur dans le pays avant d’enregistrer un recul en 2016. Mais les choses devraient repartir de plus belle avec l’arrivée d’une délégation d’une trentaine d’hommes d’affaires qui accompagnent le souverain. De source officielle, on apprend que plusieurs accords sont prévus à l'occasion cette visite. «Bien entendu des accords à caractère économique pour accompagner de nouveaux investissements», précise une source proche de la primature ivoirienne.

Pour Yaya Ouattara, socio-économiste, «les entreprises marocaines se sont bien intégrées dans le pays et sont en train de réussir. Le royaume a dans la société ivoirienne des ambassadeurs, ces centaines, voire ces milliers d’étudiants ivoiriens qui ont fait leurs études au Maroc depuis le début des années 1990 et qui en sont revenus avec une image positive. Certains d’entre eux sont dans les centres de décision et contribuent au développement des relations entre les deux pays».

Même son de cloche chez Didier Angoua, patron d’une PME, qui espère rencontrer des partenaires marocains durant cette visite. Pour lui, pas de doute, «les Marocains sont les investisseurs les plus actifs en Côte d’Ivoire ces dernières années et ils ont apporté un certain dynamisme au plan économique. Nous avons besoins d’investissements et le Maroc vient nous les apporter volontiers, sans se faire attendre. Nous ne pouvons qu’espérer de les voir poursuivre sur leur lancée».

La Côte d’Ivoire qui affiche une forte croissance annuelle autour de 9% en moyenne depuis 5 ans, revendique un statut de porte d’entrée de la zone ouest africaine avec ses 300 millions de consommateurs. Le Maroc pourrait bien donner réalité à cette ambition, au bénéfice des deux peuples.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 25/02/2017 à 13h00, mis à jour le 25/02/2017 à 13h58