Après le Ghana et Eswatini (ex-Swaziland), c’est au tour de l’Egypte de poser sa candidature pour accueillir le siège de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca).
Alors que le Ghana était donné grand favori pour accueillir le siège de ce qui devrait constituer l’un des plus important organisme de l’Union africaine, avec la candidature de l’Egypte, les choses se compliquent et la bataille pour accueillir le Secrétariat exécutif du marché commun africain sera rude.
Pour les observateurs, ce petit poucet que constitue le royaume de Eswatini risque de ne pas peser lourd face à ces deux pays, qui ont un long passé, bien connu dans le continent. Eswatani pourra tout de même compter sur la solidarité des pays d‘Afrique australe dont le poids est lourd, l’Afrique du Sud pourrait en effet créer la surprise.
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Le Ghana, premier pays à avoir annoncé sa candidature pour accueillir le siège de la Zleca compte quant à lui sur un certain nombre d’atouts significatifs. D’abord, c’est le premier pays du continent, avec le Kenya, à avoir ratifié l’accord de la Zleca dont l’entrée en vigueur nécessitait au moins 22 ratifications.
Ensuite, le Ghana qui est l’un des symboles du panafricanisme avec Kwame Nkrumah, qui a dirigé ce pays à son indépendance, n’accueille aujourd'hui aucun siège ou secrétariat d’une institution panafricaine. Aussi, pour beaucoup, c'est le moment de corriger cette aberration. Enfin, le Ghana peut compter sur le soutien sous-régional des pays de la CEDEAO, mais aussi de ceux l’Afrique centrale.
Quant à l’Egypte, outre son poids économique, le pays peut aujourd’hui compter sur la présidence d’Abdel Fettah Al-Sissi à la tête de l’Union africaine. Un poste qui offre une certaine influence sur le fonctionnement de l’institution panafricaine au moment où le Caire multiplie les initiatives pour renforcer son influence au continent. Le pays des Pharaons pourra aussi compter sur la solidarité des pays de l'Afrique du Nord et de l’Est.
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En tout cas, la bataille s’annonce rude entre les trois pays pour l’accueil du siège de la Zleca qui sera l’une des plus importantes institutions de l’Union africaine. En attendant, la Commission de l’Union africaine a formé un comité chargé d’évaluer les dossiers des candidatures des trois pays.
Rappelons que l’accord de la Zleca a été ratifié par 22 pays africains, soit la moitié des 44 pays signataires de l’accord le 23 mars 2018.
La Zleca vise la création du plus grand marché unique du monde avec plus de 1,2 milliard de consommateurs actuellement et 2 milliards de consommateurs en 2030 et regroupant tous les pays du continent. L'accord est signé aujourd’hui par 51 pays africains. Le Nigeria est la seule grande économie africaine non encore signataire de cet accord.
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La Zleca devrait accroître fortement le commerce intra-africain qui représente actuellement que 16% du total des échanges sur le continent contre 67% pour les flux commerciaux intra-européens en éliminant ou en réduisant au maximum les barrières tarifaires et non-tarifaires au niveau du continent.