Pour Abdoulaye Wilane, porte-parole du Parti socialiste (PS, membre de la coalition au pouvoir), l’histoire retiendra ce «discours fondateur».
Evoquant la «relation d’amitié, de confiance mutuelle et de complicité» entre le Maroc et le Sénégal, le porte-parole du PS estime que ce n’est pas un fait du hasard si le souverain chérifien, qui «incarne une vision profonde de l’Afrique», choisit le Sénégal, pays qui occupe une position «stratégique» dans la diplomatie africaine et mondiale, pour prononcer ce «discours historique».
Mais selon Abdoulaye Wilane, cette marque de confiance à l’égard de leur pays, doit «être méritée» par les Sénégalais. Et le président Macky Sall, «lui aussi leader de sa génération», ne manquera pas de poser «des actes, en toute indépendance, pour préserver cette relation spéciale, notamment dans le cadre du Conseil de sécurité, (dont le Sénégal assure la présidence pour ce mois de novembre)».
Le socialiste se dit «fier» que le Sénégal et son parti (le PS) – qui a présidé aux destinées du Sénégal de 1960 à 2000 – n’ait «jamais été pris en flagrant délit de déloyauté envers le Maroc, notamment sur la question du Sahara et de son intégrité territoriale». Une tradition que perpétue aujourd’hui Macky Sall. Abdoulaye Wilane de conclure avec cette boutade pleine de sens: «Le Sénégal, c’est le Maroc, le Maroc, c’est le Sénégal».
Le prolongement du discours d’Abidjan
Les milieux d’affaires aussi ne sont pas restés indifférents à l’acte que vient de poser le roi du Maroc. Dans une contribution parue dans le quotidien national «Le Soleil» de ce 7 novembre, Abdou Souleye Diop, executive-partner du Cabinet Mazars et président de la Commission Afrique et Sud-Sud de la CGEM (patronat marocain), a estimé que ce «fait inédit» (le discours de Dakar) n’est pas fortuit, mais doit être lu et compris comme une volonté résolue de consacrer la dimension africaine de la vision de Mohammed VI.
Pour Abdou Souleye Diop, qui invite également ses compatriotes à mesurer à sa juste valeur «l’honneur» qui leur a été fait, ce discours du 6 novembre 2016 est le "prolongement" de ceux du 6 novembre 2015 prononcé depuis Laayoune (lors duquel le roi s’était engagé à faire du Sahara marocain un point d’enracinement du Maroc dans le continent africain) et celui d’Abidjan de 2014, qui posait les bases du nouveau modèle de coopération Sud-Sud, avec une «Afrique qui doit faire confiance à l’Afrique».
A travers ce geste, poursuit Abdou Souleye Diop, le roi a aussi voulu répondre «par les actes» à certains pays qui continuent à prétendre que le Maroc n’a pas vocation à représenter l’Afrique, parce que sa population ne serait pas majoritairement noire.
Après l’action de ses prédécesseurs (son grand-père Mohammed V a assuré la dimension politique de l’engagement du Maroc dans la construction africaine à partir de la Conférence de Casablanca ; son père Hassan II a fortement contribué à l’émancipation des peuples et la stabilité des différentes régions du continent), Mohamed VI a apporté la «dimension économique, sociale et humaine aux relations du Maroc avec le reste du continent».
Bref, une action assumée dans la continuité et qui transcende les générations.