La plupart des pays africains bénéficient d'un accès préférentiel au marché britannique dans le cadre des accords de partenariat liant ces pays à l'Union européenne.
Le Royaume-Uni absorbe d'ailleurs une part non négligeable des exportations de nombreux pays du continent. Et pour les pays africains, la valeur ajoutée de l'accès préférentiel au marché britannique est évaluée à 391 millions d'euros par an.
En conséquence, la sortie des Britanniques de l'Union européenne de manière non négociée pourrait avoir des effets négatifs sur un certain nombre de pays.
Selon une étude de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), en cas de Brexit sans accords préalables, les pertes en exportations de 20 pays africains vers le Royaume Uni représenteraient 420 millions de dollars.
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Les pays les plus touchés seraient le Maroc, le Ghana et la Tunisie. En effet, le Maroc pourrait subir un manque à gagner estimé à 97 millions de dollars. Il faut noter que le marché britannique représente 11% des exportations marocaines qui bénéficient actuellement d'un accès préférentiel dans le cadre des accords liant le Maroc à l'Union européenne.
Le Ghana aussi sera un grand perdant du Brexit avec un manque à gagner estimé à 91 millions de dollars. Idem pour la Tunisie dont le manque à gagner est estimé à 49 millions de dollars, d’après ce rapport de la CNUCED.
Ces pertes, si elles ont lieu, s’expliqueraient par les accords de libre-échange passés entre ces pays et l’Union européenne, dont le Royaume Uni a fait partie jusqu'ici. Avec le Brexit, Londres et les pays africains seront appelés à renégocier de nouveaux accords commerciaux, bilatéraux cette fois-ci.
En revanche d’autre pays africains pourraient sortir gagnants du «No deal Brexit». L’étude montre qu'au niveau des exportations, les gains pour l’Afrique du Sud pourraient atteindre 3,080 milliards de dollars. Ce serait aussi le cas pour l’Ile Maurice (220 millions), le Botswana (199 millions) et les Seychelles (106 millions).
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Cette situation s’explique par le gain de compétitivité que leurs procurerait une sortie sans accord du Royaume Uni de l’UE. Il faut noter que dans le sillage de la livre sterling qui a enregistré des dépréciations vis-à-vis du dollar et de l'euro, le rand sud-africain aussi a accusé de fortes dépréciations, ce qui tend à rendre les exportations du pays arc-en-ciel plus compétitives comparativement à d'autres pays concurrents sur le marché britannique.
Prévu initialement le 29 mars 2019, le Brexit a été repoussé au 31 octobre 2019 par l’UE à la demande de Theresa May, Premier ministre du Royaume Uni.
Ce report laisse une petite fenêtre aux pays africains «perdants» de négocier de nouveaux accords avec le Royaume Uni en cas de divorce sans accord avec l’Union européenne.