Le navire, un ravitailleur-remorqueur desservant depuis la Tunisie une plateforme pétrolière offshore, a croisé vendredi matin une embarcation transportant 75 migrants, dont une majorité de Bangladais, dans les eaux internationales.
Les migrants étant perdus et leur moteur en panne, l'équipage du remorqueur a alerté les centres de secours les plus proches, Rome et Malte, a indiqué à l'AFP son capitaine. A défaut d'intervention des secours, alors que la météo se dégradait, le remorqueur a fait monter les migrants à bord et s'est dirigé vers le port de Zarzis, dans le sud de la Tunisie, a-t-il ajouté sous couvert d'anonymat.
Mais depuis vendredi soir, les autorités tunisiennes refusent au bateau l'accès au port, a indiqué le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG tunisienne. Selon le FTDES, le gouverneur de la région réclame du soutien pour accueillir les migrants, dont les arrivées dans le sud de la Tunisie depuis la Libye voisine se sont multipliées ces derniers mois. Les migrants - 64 Bangladais, neuf Egyptiens, un Marocain et un Soudanais - ont indiqué être partis de Zouara, dans l'ouest de la Libye, a précisé le FTDES.
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"Nous sommes dans une situation critique, nous sommes quasiment 100 à bord et nous n'avons que deux jours de réserve d'eau et de nourriture", a souligné le capitaine joint par téléphone.
Le 10 mai, une soixantaine de migrants originaires en majorité du Bangladesh avaient péri dans le naufrage de leur embarcation au large de la Tunisie, selon les 16 rescapés repêchés par des pêcheurs tunisiens.
Un navire militaire italien a secouru jeudi 100 personnes, expliquant qu'elles étaient en danger de mort.
La majorité des bâtiments de la marine qui ont patrouillé au large de la Libye ces dernières années se sont retirés tandis que les navires humanitaires font face à des blocages judiciaires et administratifs.
Un navire humanitaire de l'ONG allemande Sea-Watch, bloqué le 20 mai par la justice italienne dans le cadre de poursuites pour aide à l'immigration illégale, a annoncé samedi avoir reçu l'autorisation de repartir en mer.