Vidéo. BMCE Bank of Africa: une feuille de route pour développer la «Finance verte» en Afrique

VidéoBMCE Bank of Africa (BBoA) et la BERD ont organisé une conférence sur le thème: «Soutenir l’émergence d’un marché financier vert en Afrique»e, ce mercredi 12 octobre. L’objectif est de lancer les premiers jalons d’un marché financier africain «vert».

Le 12/10/2016 à 16h32

C’est un euphémisme de soutenir que la conférence co-organisée par BMCE Bank of Africa et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), sur le thème «Soutenir l’émergence d’un marché financier vert en Afrique» est d’une actualité brulante. En effet, cette rencontre intervient à quelques jours d’ouverture de la COP22 qui se tient à partir du 7 novembre prochain à Marrakech, au Maroc, et au cours de laquelle la question du financement vert occupera une place centrale, notamment pour les pays africains impactés par les changements climatiques.

Ainsi, comme l’a souligné Othman Benjelloun, président du groupe BBoA, à travers cette initiative, «BBoA montre sa détermination d’être en ordre de bataille et d’engager le système financier dans la protection de l’environnement». Il a rappelé dans ce cadre que BBoA propose des solutions de financement adaptées pour aider les entreprises à moderniser leurs activités et accroître leur compétitivité dans le respect de l’environnement. Ainsi, le groupe met à la disposition de ses clients au Maroc des lignes de financements visant notamment l’efficacité énergétique et contribue au développement de l’énergie verte au Maroc. Aujourd’hui, souligne t-il, le groupe BBoA affiche sa détermination à élargir sa démarche aux pays africains».

"Appel de Casablanca"

Partant, «l’enjeu de cette rencontre est de poser les premiers jalons du développement sur le Continent africain d’un véritable marché bancaire africain qui respecte les critères de soutenabilité et au-delà d’un marché financier vert», a expliqué le PDG du groupe BBoA, qui ajoute qu’à travers la présidence de la COP22, «l’objectif est de faire du Maroc un hub de la finance verte pour l’Afrique» avec comme ossature Casablanca finance city (CFC) et tout l’échiquier financier marocain (banques, compagnies d’assurance, Bourse de Casablanca, fonds d’investissement, etc.).

Pour cela, Othman Benjelloun a appelé à une initiative inédite lors de cette conférence, il s’agit de l’«Appel de Casablanca» en faveur d’une initiative coordonnée, multi-africaine, publique, privée et multinationale en faveur de l’institutionnalisation et de la promotion de la finance durable.

BBoA lance un emprunt obligataire vert

Allant dans le même sens, Abdelatif Jouahri, Gouverneur de Bank Al-Maghrib, a expliqué que la finance verte est au cœur de tous les débats sur le développement durable. Pour lui, «il est impératif que les pays du Sud mettent en place des mécanismes de financement qui leur sont propre». D’où la nécessité de «la mise en place d’un marché financier africain vert dans les plus brefs délais». Et dans cette optique, le secteur bancaire doit accompagner cette démarche en mobilisant des fonds et en mettant en place des instruments financiers verts.

Pour cela, tous les acteurs financiers doivent apporter leurs contributions à la mise en place de la finance verte. Ainsi, les régulateurs sont appelés à adopter des mesures de régulation appropriées et les Banques centrales aussi s’adapter aux enjeux de cette finance. «A titre d’exemple, souligne t-il, au niveau de Bâle, les règles doivent être assouplies sur les émissions d’obligations vertes pour encourager ces instruments qui peuvent contribuer au financement du développement durable».

A ce titre, il faut souligner que BBoA compte lancer très prochainement son premier emprunt obligataire vert, selon Brahim Benjelloun Touimi, Administrateur directeur général exécutif du groupe BBoA. Il s’agira de la première émission obligataire de ce genre au Maroc.

Importants besoins de financement climatique

Partant, et sachant que l’un des défis majeurs auquel est confronté le continent africain reste le financement de l’économie verte, «une feuille de route pour la mise en place d’une finance verte africaine sera discuter lors de la journée du 16 novembre en marge de la COP22 à Marrakech».

La mise en place de cette feuille de route urge en ce sens que les besoins de financement vert du continent ne cesse de croître. En effet, l’Afrique est l’un des continents les plus vulnérables au changement climatique. Malheureusement, elle ne recoit qu’à peine 4% des financements liés au climat.

Ainsi, Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental-Conseil scientifique de la COP22, a rappelé que les besoins de financements verts du continent ont té évalués, lors de l’Accord de Paris (COP21), à 10 milliards de dollars en 2016 et ses besoins peuvent atteindre 50 milliards d’ici 2020. Ces besoins de financement son particulièrement importants pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

D’où l’intérêt de mettre en place cette feuille de route à même de contribuer à la mise en place d’un marché financier africain vert à même de contribuer à la mobilisation des fonds nécessaires pour le financement climatique et le lancement d’instruments financiers innovants t adaptés au besoin des Etats et des opérateurs africains.

Par Moussa Diop et Saad Aouidy
Le 12/10/2016 à 16h32