Côte d’Ivoire: les investissements marocains en forte baisse

Emmanuel Esmel Essi, dg du CEPICI.

Emmanuel Esmel Essi, dg du CEPICI.. DR

Le 21/01/2017 à 11h07, mis à jour le 21/01/2017 à 13h11

Les investissements marocains en Côte d’Ivoire ont enregistré un recul important à 61,5 millions d’euros fin 2016. Une chute qui pourrait s’expliquer par la fin de la saison des acquisitions, et une orientation vers de nouveaux secteurs d’activité.

En 2016, les investissements du Maroc en Côte d’Ivoire ont enregistré une baisse de régime selon les chiffres comptabilisés par le CEPICI, l’agence gouvernementale de promotion des investissements en Côte d’Ivoire. Sur les douze derniers mois, le royaume à investi 61,5 millions d’euros, contre 224 millions d’euros un an plus tôt. Un chiffre qui représente 6% des 672 milliards FCFA, soit 1,02 milliard d’euros, enregistré durant l’année par l’agence.

Le Maroc premier investisseur étranger en 2015 au niveau du guichet du CEPICI

Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer ce qui semble être une pause des investisseurs marocains au regard des bonnes perspectives que présente l’économie ivoirienne. De fait, après avoir finalisé ces dernières années d’importantes acquisitions, les firmes sont dans une phase de développement de leurs activités et de positionnement de leurs filiales. Auniveau des secteurs de la banque, des télécommunications et de l’immobilier, les domaines privilégiés des investissements marocains à l’extérieur, le royaume est déjà bien représenté avec Attijariwafa Bank, BMCE, Banque populaire, Maroc Télécom, Addoha et Alliance.

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En outre, la saison des privatisations en Côte d’Ivoire tire à sa fin, l’Etat ivoirien ayant cédé la part la plus importante de ses actifs. Toutefois, l’on note une diversification des investissements dans l’assurance -avec l’ouverture cette année des filiales vie et IARD de Wafa Assurance, et celle prochaine de Atlanta Assurance-, l’industrie avec le démarrage des travaux de la filiale de Nexans Maroc, ou encore les services avec l’annonce de l’arrivée de Alfa Air. Il est donc fort probable que de nouveaux champs de prospection sont explorés dans ce pays qui revendique le statut de porte d’entrée de la sous-région ouest-africaine.

Globalement, le Maroc est désormais le sixième investisseur au guichet du CEPICI. Il est détrôné respectivement par la France, le Nigeria et le Royaume-Uni. Arrivent ensuite le Liban et l’Ile Maurice aux 4e et 5e places.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 21/01/2017 à 11h07, mis à jour le 21/01/2017 à 13h11