Afrique: seules les banques marocaines ont des perspectives positives, selon Moody's

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Le 28/12/2017 à 15h27, mis à jour le 28/12/2017 à 15h30

Selon une étude portant sur les banques africaines, près de la moitié des 41 plus grosses banques africaines présenteraient des perspectives négatives.

En Afrique, selon une étude récente de l'agence de notation Moody's, seules trois banques présentent des perspectives positives, sur les 41 plus importantes en taille. Il s'agit de banques "opérant notamment au Maroc", ce qui permet d'identifier les groupes Attijariwafa bank, BMCE Bank of Africa et Banque centrale populaire. 

Le rapport de Moody’s, lu par l'agence Ecofin, estime que pour 18 de ces établissements bancaires, les perspectives sont plutôt négatives. Alors que les 20 autres, soit pratiquement la moitié de l'échantillon, présentent des perspectives stables. 

Mauvaise nouvelle pour les Tunisiens et les Sud-Africains, c'est dans leur pays qu'est basé l'essentiel des banques présentant des perspectives négatives. Le système bancaire tunisien reste fragilisé par le passif légué par la gestion du Clan Benali-Trabelsi, alors que l'Afrique du Sud continue de souffrir d'une économie dont la relance reste timide. 

Pour l'Egypte et le Nigeria, dont les économies semblent sortir d'une période de turbulence, les perspectives sont plutôt stables. 

Côté rentabilité, les banques africaines continueront de faire pâlir de jalousie leurs concurrentes européennes, américaines ou asiatiques. En effet, la rentabilité des fonds propres atteindra 17%, alors que la rentabilité de l'ensemble des actifs sera de l'ordre de 2% en 2018. 

Principalement, c'est la marge d'intérêt qui devrait être le principal moteur de l'amélioration de la rentabilité du secteur bancaire. Moody's estime que la marge d'intérêt devrait progresser de 10%, tirée essentiellement par les emprunts publics. En effet, dans un contexte marqué par des déficits budgétaires en légère hausse, les bons de trésor seront mieux rémunérés et leurs volumes augmenteront sensiblement. Cela correspond néanmoins à un défi en terme de risque. 

De même, les efforts consentis dans l'amélioration de l'inclusion financière seront payants et se traduiront en revenus améliorés. Cela devrait passer par le mobile banking, mais également, comme c'est le cas au Maroc, par des réseaux de distribution classiques dédiés aux bas revenus. Au vu des investissements consentis et du développement progressif de ces marchés, l'agence Moody's estime que la rentabilité effective s'inscrit sur le long terme. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 28/12/2017 à 15h27, mis à jour le 28/12/2017 à 15h30