Dans le sillage de son retour au sein de l’Union africaine, annoncé en marge du 27e sommet de l’Union africaine tenu à Kigali, au Rwanda, en juillet dernier, le roi du Maroc effectue un nouveau périple africain qui le mènera dans 4 pays d’Afrique de l’est : Rwanda, Tanzanie, Ethiopie et Kenya.
Parmi les pays programmés dans le cadre de cette visite figure en bonne place le Rwanda dont le président, Paul Kagamé avait effectué en juillet dernier une visite remarquée au Maroc.
Ce déplacement a une portée aussi bien politique qu’économique. Longtemps cantonné en Afrique du l’ouest et centrale, le royaume souhaite, dans le sillage de son retour dans le giron de l’Union africaine, marquer sa présence dans cette région du continent, où les enjeux politiques, mais aussi économique sont très importants.
Au niveau politique, le Maroc compte mener une offensive diplomatique dans cette région. Ainsi, dans le cadre du vaste mouvement de nominations d’ambassadeurs (19 ambassadeurs nommés dans les capitales africaines), Youssef Imani, ancien directeur de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), une agence au cœur de la coopération culturelle entre le Maroc et les pays africains, a été nommé ambassadeur du Maroc au Rwanda, une première dans ce pays qui vise notamment à acter la nouvelle dynamique des relations entre les deux pays. Avec cette visite et la nomination d’un ambassadeur dans ce pays, le Maroc tourne la page de la politique de la chaise vide en prônant désormais une politique active dans cette région cataloguée qui est restée pendant longtemps hostile aux intérêts marocains.
Cette visite permet aussi de préparer le retour du Maroc qui devra être effectif à partir de janvier prochain.
Faible présence des entreprises marocaines
Outre la dynamisation des relations politiques, cette visite aura aussi un cachet économique. Le Pays des milles collines, bordé à l’ouest par la République démocratique du Congo, au nord par l’Ouganda, à l’est par la Tanzanie et au sud par le Burundi, est l’un des pays les plus dynamiques du continent. Sur la période 2013-2016, le taux de croissance annuel moyen tourne autour de 6,4%. L’économie du pays repose sur l’agriculture, les services et l’industrie. L’agriculture pèse 30% du PIB et demeure la principale source d’emplois en occupant 73% de la population active. Les principales cultures sont le thé et le café qui fournissent la majeure partie des exportations agricoles du pays. Le secteur tertiaire représente 49% du PIB.
Le pays est devenu un exemple en matière de développement économique grâce aux réformes entreprises au cours de ces dernières années qui l’ont propulsé au 62e rang du Business doing 2016 grâce à ses bons résultats dans la lutte contre la corruption, le renforcement des droits de la propriété privée, des facilités de création d’entreprises, etc. La qualité des institutions du pays figure parmi les meilleures du monde selon le dernier rapport du Forum du développement économique.
Par ailleurs, au delà de son marché, le Rwanda appartient, à la fois, au Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) qui regroupe 19 pays pour un total de 350 millions d’habitants et à la Communauté d’Afrique de l’est (EAC) qui regroupe 5 pays avec un total de 120 millions d’habitants.
Malgré, une stabilité politique, un environnement favorable et un marché régional important, les relations économiques avec le Maroc demeurent négligeables. La présence des entreprises marocaines se limite à Bank of Africa Rwanda, filiale du groupe BMCE Bank of Africa, et Saham Assurance Rwanda, filiale de Saham Assurance.
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Données du pays
- Populations (estimations) …………………………….. 11,5 millions d’habitants
- Superficie ………………………………………………. 26. 338 km2
- Principales ethnies ……………… ............................. Hutus, Tutsis et Twas.
- Religions …………………………............................... catholiques (57%), protestants (37%) et musulmans (5%).
- Monnaie ……………………………............................. Francs rwandais (1 dollar =800 Francs rwandais)