Centrafrique: les casques bleus marocains continuent de payer un lourd tribut pour la paix

DR

Le 19/01/2021 à 12h02, mis à jour le 20/01/2021 à 12h28

Un soldat marocain du contingent des Nations-unies en Centrafrique figure parmi les deux casques bleus tués hier, portant le bilan à une douzaine d'éléments des Forces armées royales qui ont payé de leur vie le maintien de la paix dans ce pays touché par l'instabilité depuis 8 ans.

Les troupes marocaines du contingent des Nations-unies en Centrafrique ont perdu, hier lundi, un soldat, ce qui porte le bilan des éléments des Forces armées royales tués à une dizaine de militaires. La mort de ce soldat est survenue à 17 km de Bangassou, ville que les Casques bleus de l'ONU ont repris aux rebelles en fin de semaine dernière.

Présentes en Centrafrique avec quelque 771 hommes, les Forces armées royales ont payé un lourd tribut pour le maintien de la paix dans ce pays où les rebelles contrôlent encore une bonne partie du territoire.

En effet, avant ce nouveau martyre de la paix, au moins une dizaine d'autres avaient été tués. Rien qu’en 2017, sept soldats marocains ont trouvé la mort sur ce terrain, alors qu’ils participaient aux opérations de maintien de la paix. S'y ajoutent un autre tué en 2016 et un jeune soldat ayant perdu la vie dans un accident de la circulation en septembre 2015.

Et depuis cette période particulièrement meurtrière où la guerre faisait rage et où, les soldats marocains étaient visés par les anti-Balaka, les choses se sont calmées. Il n'empêche qu'au moins trois autres soldats marocains sont décédés entre 2018 et 2021, ce qui porte le bilan global à pas moins de 12 soldats.

Actuellement, il y a une recrudescence de la violence dans le pays, notamment avec l'organisation des élections qui viennent de voir le président Faustin Archange Touadéra réélu. En effet, les groupes de rebelles qui avaient demandé le report des élections n'ont pas obtenu gain de cause et ont mis leur menace de reprendre les armes à exécution.

Le 17 décembre, les six groupes armés les plus puissants qui occupaient les deux-tiers de la Centrafrique, en guerre civile depuis huit ans, se sont alliés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), puis ont annoncé, le 19, huit jours avant les élections présidentielles et législatives, une offensive dans le but d'empêcher la réélection du président Touadéra.

C'est ce qui explique qu'ils aient récemment attaqué et pris le contrôle de la ville de Bangassou avant que les Casques bleus ne la leurs reprennent.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 19/01/2021 à 12h02, mis à jour le 20/01/2021 à 12h28