Togo: un sommet historique pour le redécollage économique de l'Afrique

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Le 08/10/2016 à 06h00, mis à jour le 08/10/2016 à 12h32

Plus de 92% des échanges à destination et en provenance de l’Afrique se font par la voie maritime. Un sommet extraordinaire de l’Union africaine sur la sécurité et sûreté maritimes et le développement en Afrique se tient du 10 au 15 octobre à Lomé.

L’importance de la mer ou de l’or bleu n’est plus à démontrer. En effet 92% des échanges à destination et en provenance de l’Afrique se font par la voie maritime. L’économie maritime joue un rôle important dans l’économie générale des Etats côtiers et insulaires. Elle atteint au moins 70% du PIB et constitue les trois quarts des ressources fiscales. Les pays enclavés dépendent stratégiquement des flux commerciaux maritimes transitant par les Etats riverains des océans.

Au cours du sommet extraordinaire de l’Union Africaine sur la sécurité et la sureté maritimes et le développement en Afrique qui se tient du 10 au 15 octobre à Lomé, diverses questions seront examinées par les trois mille participants et surtout par les chefs d’Etat africains qui se mobilisent pour faire de ses assises une réussite.

Des questions liées notamment à la préservation de l’environnement marin, à l’océan comme facteur de développement, à la coopération régionale et internationale pour la sauvegarde de la sécurité maritime et à la migration. Toute cette problématique comme on le comprend aisément va contribuer d’ une manière ou d’une autre au renforcement de l’économie de notre continent et partant du monde entier.

La Stratégie Africaine Intégrée pour les Mers et les océans à l’horizon 2050 (Stratégie AIM 2050) sera aussi au centre des assises de Lomé. Cette stratégie vise une mise en œuvre plus soutenue pour créer une plus grande richesse, par la promotion d’une économie bleu florissante et surtout plus respectueuse de l’environnement dont nos pays ont tant besoin de nos jours. Les recettes maritimes représentent jusqu'à 20% des budgets nationaux des Etats riverains du golfe de Guinée.

Les travaux du sommet permettront également aux pays riverains qui ont parfois d'importants contentieux frontaliers, notamment pour le contrôle de champs pétroliers offshore de trouver des solutions adéquates Ce sommet organisé en partenariat avec l’Union africaine, devra aussi contribuer à créer un cadre de coopération qui permette de lutter efficacement contre la piraterie, mais aussi contre les trafics de drogue, d’armes et d’êtres humains.

Ce sommet qu’abrite le Togo confirme la volonté constamment réaffirmée par le président Faure Gnassingbé et ses pairs de faire de l’espace maritime, le levier principal du développement économique et social de l’Afrique. En particulier en Afrique de l’Ouest, où les pêcheurs artisanaux ont besoin de pêches côtières durables pour gagner leur vie et survivre.

Les eaux ouest-africaines, très riches en ressources halieutiques, sont aujourd'hui menacées par le pillage organisé des fonds marins, mettant en péril la sécurité alimentaire des populations de la sous-région dont l'équilibre nutritionnel dépend très largement des produits de la pêche. Ce thème constituera donc un des points essentiels du sommet qui contribuera à la mise en œuvre d’une politique commune de pêche et d’aquaculture permettant la conservation, la gestion et l’exploitation des stocks de poissons.

Les ressources côtières et marines de l’Afrique de l’Ouest sont constituées par les mangroves, les récifs coralliens, les lits d’algues, les estuaires et les poissons. Elles soutiennent aussi le secteur du tourisme, qui est en hausse actuellement. La région possède également d’importantes ressources minérales, surtout au large de la côte occidentale (notamment du pétrole et du gaz naturel).

Le poids économique du trafic de cocaïne est non plus à négliger Le flux de contrebande a atteint une proportion telle que sa valeur de vente en gros à l'arrivée en Europe est supérieure au budget de sécurité nationale de nombreux pays de la région. La criminalité en mer et des trafics illicites de tout genre transitant par la mer vont aussi être débattu en vue de leur résolution.

Le sommet de Lomé se veut pour finir, le point de départ d’une nouvelle réflexion sur les moyens pratiques, juridiques, et financiers pour faire du domaine maritime africain, un outil de développement débarrassé de la pollution. Il entend donc apporter des réponses appropriées, globales et panafricaines à ces nombreux défis que nous venons d’identifier.

Les chefs d’Etat africains mettront tout en œuvre pour parvenir durant le sommet à l’adoption et la signature d’une charte africaine relative à la sécurité et à la sûreté maritimes et au développement qui sera soumise au conseil de sécurité de l’ONU.

L’Union Africaine et ses Etats membres, ainsi que la communauté internationale, vont unir leurs efforts pour faire de la lutte contre l’insécurité maritime, une arme efficace pour le redécollage économique, le développement social, la paix et la stabilité sur le continent africain.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 08/10/2016 à 06h00, mis à jour le 08/10/2016 à 12h32