Le quartier général (QG) de la force antiterroriste du G5 Sahel a été transféré de la ville de Sévaré (Centre) vers Bamako (située à 600 kilomètres plus au Sud). Cette décision a été prise par le commandant en chef de la force, le général mauritanien, Hanana ould Sidi, entré en fonctions il y a quelques semaines.
La brigade antiterroriste du G5 Sahel est en principe composée de contingents des 5 pays membres de l’organisation: le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Le Général Hanana a été désigné commandant en chef de cette force en juillet dernier, dans un contexte sécuritaire particulier, marqué par une attaque terroriste contre le QG de Sévaré le 29 juin dernier.
Cité par l’Agence France Presse (AFP), le commandement du G5 Sahel explique ce déménagement vers Bamako par la nécessité de rapprocher le QG «qui est un organe de coordination, de là ou les communications et les liaisons sont meilleures».
Par ailleurs, le général Hanana «envisage de reprendre les opérations dans les meilleurs délais».
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Confrontée à des difficultés financières et logistiques inextricables, du fait de promesse de partenaires dont la matérialisation est retardée par des procédures interminables de décaissement, la force antiterroriste du G5 Sahel n’a pas encore connu de baptême de feu sous forme d’affrontements avec des groupuscules terroristes.
Cette décision de transfert du QG vers Bamako passe très mal aux yeux de nombreux observateurs et internautes maliens.
Illustration avec ce commentaire: «le G5 Sahel est mort né, à moins que vous ne transfériez son QG en Europe, car en réalité c’est un projet européen pour lutter contre l’immigration clandestine des Subsahariens vers le vieux continent».
D’autres commentateurs, très en colère contre le pouvoir de Bamako, dénoncent «un prétexte insolent» estimant que la réalité de ce départ réside «dans l’incapacité de sécuriser le QG à Sévaré». Avec toutes les forces internationales à Bamako «comment sécuriser et stabiliser le Nord et le Centre?», se demandent les Maliens.
Mais la véritable solution de fond, c’est que le Mali doit apprendre à ne compter que sur ses forces armées et de sécurité pour protéger son territoire.