Le colloque international intitulé "Droit et esclavage en Afrique de l’Ouest" s'est tenu cette semaine à Bamako, regroupant des participants de plusieurs pays de la sous-région. L'occasion pour la société civile de débattre de liberté, d’État droit, de démocratie, de paix civile dans le Sahel, lesquels sont sous la menace permanente de pratiques comme l'esclavage et les trafics d'êtres humains.
Alors qu'on le croit disparu, le phénomène de l'esclavage prend de nouvelles formes dans certains pays comme le Mali, le Tchad, le Niger et bien entendu la Mauritanie. Ainsi, dans certaines régions, des centaines d'enfants peuvent "être confiés" à des employeurs qui les exploitent moyennant une somme initiale versée à leurs parents ou tuteurs. Ils sont notamment utilisés comme main-d’œuvre corvéable et malléable à merci dans des champs ou pour suivre la migration des troupeaux. En milieu urbain, ils servent aussi de personnel de maison.
Les femmes, non plus, ne sont pas épargnées, notamment sur les routes migratoires où elles subissent toutes sortes de violences et de sévices sexuels.
Sur le plan de la législation, le Mali a réalisé une avancée notoire dans la lutte contre l’esclavage. Un projet de loi criminalisant la pratique de l’esclavage sous toutes ses formes a été examiné en conseil des ministres.
La société civile a profité du colloque pour appeler les pays de la sous-région à mettre la pression sur les États qui ne respectent pas les conventions internationales et les droits de l'homme ou qui se montrent laxistes dans l'application des lois.