Le quatrième sommet des chefs d’Etat du G5 Sahel a clôturé ses assises mardi soir à Niamey (Niger), en publiant un communiqué plutôt laconique à travers lequel l’organisation réitère «l’importance de ses plans stratégiques» dont la réalisation pleine et entière passe par «l’intégration de l’action de la force commune dans le cadre du chapitre 7 du Conseil de Sécurité» de l’Organisation des Nations unies.
Les pays membres du G5 Sahel sont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Le chef de l’Etat nigérien, Mahamadou Issoufou, prend le relai de la présidence tournante de l’organisation sous régionale, succédant ainsi à son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keita.
La réunion «salue l’appui des partenaires» au niveau du continent et sur le plan international, notamment l’action de l’Union africaine, qui a créé un organisme de coordination avec le G5 Sahel.
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La rencontre rappelle cependant de manière brève «la situation de la région, qui continue à faire face à des défis majeurs en raison des répercussions de la crise libyenne».
Le niveau de langage et les termes de la déclaration de Niamey apparaissent comme un véritable euphémisme par rapport à une réalité sécuritaire et militaire qui se dégrade tous les jours.
Une évolution qui fait craindre la terrible éventualité d’une désintégration de l’Etat du Mali, qui aurait des conséquences d’une extrême gravité pour tous les autres pays.
Ainsi, au-delà de la force juridique et diplomatique d’un mandat à caractère universel, le parapluie du chapitre 7 du conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, permettrait un financement plus durable de la brigade antiterroriste du G5 Sahel.
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Une démarche dont l’explication réside dans un constat: en dépit des contributions de différents partenaires annoncées au cours des derniers mois et dont la procédure de décaissement reste encore inconnue, le compte n’est pas encore bon du point de vue des ressources financières, véritable nerf de la guerre.
En effet, le montant prévu pour l’opérationnalisation de la brigade antiterroriste du G5 Sahel est de 450 millions d’euros.
Mais après l’évaluation de Niamey, les compteurs affichent un total-contributions de 294 millions d’euros, soit un gap à combler de 156 millions d’euros.
Pour boucher le trou, une table ronde avec les contributeurs est prévue à Bruxelles le 26 février prochain.
Au finish, la bonne volonté semble être là. Les rencontres officielles, les forums et déclarations de bonnes intentions se succèdent, mais ceux qui détiennent les cordes de la bourse traînent les pieds.
Quant aux groupuscules djihadistes, ils n’attendent pas et continuent à donner des coups de plus en plus mortels aux armées régulières.