Mauritanie-Sénégal: deux futurs «émirats gaziers» d’Afrique

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Le 02/05/2016 à 09h46, mis à jour le 02/05/2016 à 09h50

Kosmos énergie estime à 560 milliards de mètres cubes les réserves du gisement de gaz naturel à cheval sur la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal. Les premières exportations de gaz pourraient intervenir dès 2020.

Les bonnes nouvelles se suivent et se ressemblent dans le secteur de l’exploitation pétrolière et gazière en Mauritanie et au Sénégal. Selon Kosmos Energy, firme américaine basée à Dallas (Etat du Texas, sud des Etats-Unis), le forage du 4e puit du gisement de gaz naturel du champ à cheval entre la Mauritanie et le Sénégal a confirmé tout le potentiel de cet énorme gisement gazier maritime.Selon la compagnie américaine, d’après les résultats de ce 4e puit, les réserves se chiffrent à quelque 560 milliards de mètres cubes. Il s’agit ainsi d’un énorme gisement gazier et la prospection se poursuit au niveau de la région, a souligné Thomas Golembeski, vice président chargé de la communication de la société gazière et pétrolière américaine.Et au rythme d’évolution des opérations visant une mise en valeur des nouvelles découvertes, Dakar et Nouakchott pourraient devenir des exportateurs du gaz à l’horizon 2020. Une échéance beaucoup plus proche par rapport aux prévisions initiales.Cependant, cette volonté d’aller vite risque d’être freinée par le fait que ces projets sont hautement capitalistiques. Des investissements à prendre en considération dans un contexte de baisse des cours internationaux des produits pétroliers. Mais, sur ce point, le Sénégal, la Mauritanie et leurs partenaires semblent miser sur une hypothétique remontée des cours avant le lancement de l’exploitation du gisement. Ils compte aussi sur la proximité du marché de l’union européenne.Grâce à des licences l’autorisant à opérer en Mauritanie et au Sénégal, Kosmos Energy, société basée à Dallas (USA), a signé un protocole d’entente avec la Société mauritanienne des hydrocarbures et du patrimoine minier (SMHPM) et la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), deux entreprises publiques, pour une future exploitation partagée des nouvelles ressources gazières offshore. Dans le cadre de ce partenariat, les Etats détiendraient chacun 10% du projet.En outre, après la confirmation de cette importante découverte gazière, la firme américaine pense aussi que l’exploration pétrolière non encore entamée au niveau de cette région est plus que prometteuse.Reste à savoir comment ces futurs pays gaziers vont gérer cette soudaine richesse. «L'État a pris toutes les dispositions pour que ces ressources soient exploitées dans la plus grande transparence et dans l'intérêt bien compris des générations actuelles et futures», a ainsi assuré le président sénégalais Macky Sall, lors de la fête de l'Indépendance. Pour sa part, la Mauritanie, qui exploite déjà du pétrole offshore, a mis en place dès 2015 un Fonds national des revenus des hydrocarbures lors de son adhésion à l’Initiative pour la transparence dans les industriels extractives.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 02/05/2016 à 09h46, mis à jour le 02/05/2016 à 09h50