Les premiers couacs du projet d’exploitation commune du gaz à la frontière mauritano-sénégalaise

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Le 07/06/2016 à 15h31

Après la découverte d’importantes réserves de gaz à la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal, l’heure est aux négociations pour une exploitation commune de cette manne gazière. Toutefois, les négociations semblent buter sur le pays de localisation des infrastructures de liquéfaction du gaz.

Sous la houlette de la compagnie américaine «Kosmos Energy», Dakar et Nouakchott négocient actuellement au sujet du pays devant accueillir les infrastructures pour l’exploitation des récentes découvertes de gaz à la frontière maritime entre les deux pays.Si les deux capitales sont sur la même longueur d’onde au sujet du principe d’une exploitation commune de ces richesses frontalières, les premières divergences entre Dakar et Nouakchott se font jour. Elles portent sur le choix du pays appelé à abriter le siège des infrastructures de liquéfaction, selon une information donnée par Financial Afrik.En effet, les poches de gaz découvertes étant à cheval entre les deux pays, la compagnie Kosmos Energy juge que pour éviter de doubler les coûts de production, les infrastructures de liquéfaction du gaz doivent être réalisées dans un seul pays. Toutefois, d’près Financial Afrik, la compagnie pétrolière américaine semble désarmée et se dit «en position difficile pour convaincre la Mauritanie ou le Sénégal d’accepter que l’un des voisins abrite les infrastructures et, ce même si les négociations se passent pour le moment sans accroc».Rappelons que la firme américaine Kosmos Energy avait annoncé avoir découvert de novelles sources gazières à la frontière maritime mauritano-sénégalaise évaluées à plus de 20 trillons de pieds cube au large des deux pays, contenues respectivement dans les champs «Ahmeyim-2» côte mauritanien et «Gueumbeul-1» côté sénégalais.Dans ces conditions, et afin d’éviter que des querelles ne retardent le démarrage de l’exploitation du gaz au niveau de la frontière des deux pays, on se penche sur la nature de la «compensation» dont pourrait bénéficier l’Etat qui consentira à céder la localisation des infrastructures d’exploitation du gaz des deux pays.En attendant, la firme américaine poursuit discrètement ses efforts afin de trouver un consensus entre les deux pays au sujet de la localisation des futures infrastructures de liquéfaction du gaz. C’est dans ce cadre que s’inscriivent les visites de Mike Anderson, vice-président en charge des relations avec les gouvernements et la sécurité, pour des discussions qui ont réuni plusieurs cadres et spécialistes du gaz des deux pays du 09 au 13 mai dernier dans la capitale sénégalaise. L’objectif est de «favoriser une bonne entente pour une exploitation collégiale et efficiente» des nouveaux gisements gaziers.Enfin, rappelons que dans un entretien accordé récemment par le président mauritanien à la presse, Mohamed ould Abdelaziz rappelait les liens historiques, de sang et culturels unissant le Sénégal et la Mauritanie et appelait à la nécessité d’un partenariat rapide permettant la mise en valeur des nouvelles découvertes de gaz au profit du développement économique et social des deux Etats et des populations.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 07/06/2016 à 15h31