Selon Enquête, un quotidien sénégalais, les relations entre Dakar et Nouakchott ne sont plus au beau fixe depuis un certain temps. La Mauritanie préfère se rapprocher d'une république islamique de Gambie, loin d’être en odeur de sainteté avec son voisin sénégalais. Dans le même temps, Nouakchott se détourne d’un Maroc avec lequel, le Sénégal est un inconditionnel. Résultat : les relations entre les deux voisins se limitent à un minimum diplomatique.
Expulsion d’éleveurs mauritaniens
Pourtant, selon le journal, tout semblait allait pour le mieux, jusqu’en mars dernier. C’est alors que des pêcheurs sénégalais entrés illégalement dans les eaux territoriales mauritaniennes se font tirer dessus par les gardes côtes mauritaniens. Dans la foulée, des travailleurs sénégalais sont expulsés. Alors que quelques jours auparavant, le président Macky Sall s’était rendu en Mauritanie, afin de réchauffer les relations.
En réaction sans doute, en juillet, le Sénégal décidait à son tour de congédier des milliers d’éleveurs en transhumance de l’autre côté du fleuve, dans le Ferlo et le Fouta Sénégal, connu pour la qualité de leur pâturage.
Soutenir Banjul
C’est un ensemble de signes qui ne trompent pas, mais qui ne disent pas les raisons profondes de cette suite de réactions et contre-réactions. Car si la Mauritanie a choisi de durcir le ton avec les pêcheurs sénégalais, c’était juste pour soutenir la Gambie. En effet, en mars, le Sénégal avait imposé un blocus à Banjul en fermant l’ensemble de ses frontières et en bloquant l’acheminement de marchandises comme le fuel nécessaire à la production d’électricité. C'était donc la manière qu'a trouvée la Mauritanie de dire au Sénégal "si vous ne desserrez pas l'étau sur la Gambie, nous nous servirons des milliers d'expatriés sénégalais come moyen de pression".
RASD : la demande de suspension qui fait mal
Aujourd’hui, le froid est encore plus glacial depuis que, lors du 27ème sommet de l’Union Africaine, Macky Sall a pesé de tout son poids pour soutenir le retour du Maroc au sein de ce qu’il appelle "sa famille africaine". Or, rappelle le journal, on connait la sympathie de la Mauritanie avec la République arabe Sahraouie démocratique. L’Enquête croit savoir qu’en juin dernier, le président mauritanien avait purement et simplement refusé de recevoir l’émissaire du roi Mohammed VI du Maroc venu lui annoncer ce retour, préférant en laisser le soin à son ministre des Affaires étrangères. Une politesse que Rabat rendra à son voisin du sud en juillet.