Terrorisme au Sahel: la Mauritanie et le Sénégal réclament un mandat renforcé contre le jihadisme

Les présidents Mohamed Cheikh el Ghazouani (Mauritanie) et Macky Sall (Sénégal), en novembre 2019 à Dakar (Sénégal).

Les présidents Mohamed Cheikh el Ghazouani (Mauritanie) et Macky Sall (Sénégal), en novembre 2019 à Dakar (Sénégal). . DR

Le 18/11/2019 à 15h28, mis à jour le 18/11/2019 à 15h30

Les présidents mauritanien et sénégalais Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et Macky Sall ont réclamé de concert lundi près de Dakar un mandat renforcé pour les forces combattant la progression jihadiste au Sahel, notamment celle de l’ONU déployée chez leur voisin malien en guerre.

Entre les forces maliennes et étrangères, “pas moins de 30.000 hommes (se trouvent) sur un terrain qui est pris en otage par une bande d’individus. Il y a un problème. Pourquoi nous ne sommes pas capables de régler ce problème?” a demandé le président sénégalais.

“Il ne s’agit pas de faire le procès de l’ONU. L’ONU, c’est génial, mais il faut qu’elle accepte de se réformer et de réformer ses procédures (…) Il faut un mandat robuste au Mali”, a dit Sall, qui ouvrait près de Dakar le Forum international sur la paix et la sécurité réunissant responsables étrangers et experts.

Il a appelé directement la Chine et la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU à permettre que soit décerné un mandat plus fort à la Minusma, la force de l’ONU au Mali.

Le Sénégal participe à la Minusma. La Mauritanie, elle, fait partie de la force conjointe du G5 Sahel, avec le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad. Les deux pays s’alarment de la propagation, dans la sous-région, des agissements jihadistes depuis 2012 à partir du nord du Mali.

“Des forces mobiles et plus légères”

Même discours côté mauritanien que sénégalais : “L’Onu doit se réformer (…) dans sa politique de maintien de la paix, qui n’est pas en adéquation avec les enjeux” sécuritaires au Sahel, a lancé le président mauritanien.

“Des forces régionales mobiles, plus légères, et connaissant mieux le terrain doivent être davantage privilégiées, plutôt qu’une force lourde et statique”, a-t-il dit.

“L’Onu doit ainsi donner un mandat plus robuste et un financement plus pérenne aux forces sous-régionales telles que la force conjointe du G5 Sahel”, qui “n’a hélas pas reçu jusqu’ici l’appui logistique et financier promis”, a-t-il déploré.

“Combattre le terrorisme au Sahel est à la fois un devoir de solidarité et un impératif de sécurité collective”, a renchéri le président sénégalais, “en Afrique et hors du continent nous sommes tous menacés, nous avons tous intérêt au maintien de la paix”.

“Autrement les forces terroristes, vaincues ailleurs, en Irak ou en Syrie, vont trouver dans les zones de vulnérabilité en Afrique des sanctuaires où ils vont prospérer, se réorganiser”, a mis en garde Sall.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 18/11/2019 à 15h28, mis à jour le 18/11/2019 à 15h30