Les délégués du personnel de Kinross opposés au retour sur les droits acquis

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Le 07/04/2016 à 17h40

Tasiast Mauritanie Limited (TML), filiale de la compagnie aurifère canadienne Kinross, risque de connaître des perturbations sociales. Les délégués du personnel refusent la remise en cause de leurs droits.

Tasiast Mauritanie Limited risque de connaître des perturbations sociales suite au refus catégorique des délégués du personnel de toute remise en cause des droits acquis, et ce à travers une déclaration rendue publique aujourd’hui.Cette décision des salariés affiliés à la Centrale générale des travailleurs de Mauritanie (CGTM) intervient après la réception d’une lettre de Kinross Tasiast les informant «de sa décision portant dénonciation de la convention collective d’entreprise, arguant du fait que les difficultés auxquelles la société fait face actuellement l’obligent à réduire les coûts de production, y compris ceux liés aux dépenses de personnel afin de préserver l’avenir de la mine».Dans la lettre envoyée aux délégués du personnel le 1er avril, la compagnie minière annonce le15 avril comme date butoir pour recueillir les avis et suggestions du personnel de la société. Et partant, à compter du 30 avril, la direction se réserve le droit de prendre toutes les dispositions qu’elle juge utile et nécessaire pour réduire les coût d’exploitation de la mine.Cette décision s'ajoute à d’autres mesures similaires remettant en cause les droits acquis des travailleurs prises au cours des dernières années, notamment «les compressions récurrente d’effectifs ayant entraîné depuis 2013, le licenciement de 700 employés sur un total de 1700 salariés», déplore le collectif des délégués du personnel.Les principales modifications envisagées par la compagnie aurifère concernent notamment la réduction du bonus du montant trimestriel que la société se propose désormais de calculer sur la base d’une moyenne de 5 jours au lieu de 30 jours, et la révision à la baisse du taux de prise en charge de l’assurance maladie et de l’Impôt sur le traitement et salaire (ITS), qui passent respectivement de 100% à 80% et de 75% à 25%.Face à cette perspective, les travailleurs de Kinross Tasiast Mauritanie «refusent catégoriquement toute remise en cause de leurs droits acquis et entendent poursuivre la lutte par tous les moyens légitimes pour préserver leurs droits».En fait, pour les délégués du personnel, «la crise dans laquelle se débat la société est due probablement à la mauvaise gestion et à l’absence d’une stratégie efficace de rationalisation des charges».Une éventuelle réduction des salaires et avantages des travailleurs ne contribuerait pas de façon significative à l’amélioration de la performance économique de l’entreprise, explique-t-on, en raison de la faiblesse des charges salariales dans les coûts de production.Pour rappel, Kinross a récemment annoncé la mobilisation de 300 millions de dollars pour l’expansion de la capacité de production de son usine de Tasiast. Ce projet était en veilleuse depuis plus d’une année du fait d’une politique de réduction des coûts imputée à la faiblesse des cours mondiaux de l’or.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 07/04/2016 à 17h40