Mohamed Abdallahi Ould Oudaa, ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement depuis le dernier réajustement du gouvernement mauritanien du 1er avril courant, a présenté son bilan de 5 ans à la tête de la SNIM, la plus importante entreprise publique et poumon de l’économie mauritanienne.Depuis cette «promotion» au parfum de sanction de l’ex Administrateur directeur général de la SNIM, et face aux critiques, aussi bien avant qu’après sa nomination, dont certaines ont porté sur sa gestion, le nouveau ministre a préféré présenter son bilan à la tête de la SNIM. Ce qui l’a poussé à livrer son bilan à la tête de la grande entreprise minière à travers une lettre destinée au personnel et rendu public ce week-end.Après 5 années de service, l’ancien ADG parle d’une expérience exaltante de laquelle tous les travailleurs de la SNIM doivent se sentir fiers pour y avoir apporté leur contribution.La suite du récit se décline sous la forme d’un bilan largement positif, dont le fait le plus marquant aura été une explosion du capital social passé de 12,2 milliards d’ouguiyas (1 dollar étant égal à environ 342,21 ouguiyas) en 2013, à 182,7 milliards d’ouguiyas actuellement !Outre la consolidation des fonds propres de la SNIM, l’ex ADG a aussi mis l’accent sur «la réussite du programme de développement et de modernisation» grâce à la mise en œuvre «de 20 projets structurants financés à hauteur de 1,6 milliard de dollars, dont 850 millions de dollars sur ressources propres de l’entreprise». De même, il a mis l’accent sur le chiffre record d’extraction de minerai de fer durant la période 2010 à 2014, avec un pic de 13 millions de tonnes de ventes en 2013.Outre son bilan, il a aussi tenu à féliciter le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz pour «s’être opposé avec succès à la vente de la SNIM en 2008» ! On se rappelle des vives critiques de l’opposition mauritanienne mettant en garde le gouvernement contre une cession partielle ou totale à des investisseurs étrangers.Reste que ce bilan ne met pas l’accent sur les bénéfices engrangés par l’entreprise au cours de ces dernières années, ne fait aucune allusion aux difficultés actuelles de la SNIM, ni à la dégradation des conditions des travailleurs, etc.Pour rappel, l’Etat mauritanien contrôle 78% du capital de la SNIM. Le reliquat étant détenu par des privés arabes notamment.
Mohamed Adallahi Ould Oudaa a été remplacé à la direction de la SNIM par Brahim Ould M’Bareck, qui était jusque-là ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement, et qui est un ancien de la SNIM.