Mauritanie: enquête sur le pillage d’une banque libyenne

DR

Le 14/08/2016 à 11h36

Sur ordre formel des autorités de Nouakchott, une enquête a été ouverte sur la gestion de la Banque arabe libyenne en Mauritanie (BALM). Cette institution qui porte le nom de Chinguitty Bank a été pillée par des hommes d’affaires et notables mauritaniens.

Les autorités mauritaniennes viennent de demander une enquête sur le pillage de Chinguitty Bank (ex-Banque arabe libyenne en Mauritanie –BALM), l’une des banques les plus connues du pays durant els années 1970 et 1980. Selon «Atlas Infos», cette enquête fait suite à un engagement pris par l président mauritanien, Mohamed ould Abdelaziz auprès de Faiz Sarraj, chef intérimaire du gouvernement de Tripoli lors du 27e sommet de la Ligue arabe à Nouakchott, tenu le 27 juillet dernier.

Chinguitty Bank a été pillée par les mauritaniens. Elle a distribué à tour de bras des milliers de prêts de complaisance, sans garanties, ni sûreté à des hommes d’affaires, commerçants, hauts responsables et notables mauritaniens qui se sont évanouis dans la nature, rendant impossible toute idée de recouvrement. 

Plusieurs hommes d’affaires mauritaniens ont bénéficié de ce laxisme pour bâtir des fortunes colossales. Et la formule la plus connue était celle de contracter un crédit auprès de cette institution libyenne et de disparaître par la suite après avoir simulé un décès avec toutes les preuves (certificat de décès) et le tour est joué.

Selon atlasinfo.info, «bien que certain ne sont plus aujourd’hui en vie, d’autres vivent dans l’opulence grâce aux milliards de la banque libyenne, rebaptisée au lendemain de ce scandale, Chinguitty bank, avec des noms totalement différents».

L’enquête annoncée devra établir une liste exhaustive de toutes ces personnalités, vivantes ou mortes, qui avaient contracté des crédits auprès de cette institution depuis sa création et qui n'ont pas remboursé. Un travail de titan qui sera certainement parsemé d'embuches quand on sait le poids de certains bénéficiairs toujours en vie. 

Cette enquête rentre dans le cadre de la volonté des nouvelles autorités libyennes d’évaluer tous les investissements effectués par l’ancien dirigeant libyen dans les pays africains et arabes.

L’histoire de la BALM est présentée comme le symbole achevé du pillage du système bancaire mauritanien ayant entrainé la disparition de banques mauritaniennes dans les années 1970-1980 poussant à la restructuration du secteur à la fin des années 1980 sous l’égide du Fonds monétaire international (FMI).

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 14/08/2016 à 11h36