Décidemment l’Etat a du mal à faire face à ses dépenses budgétaires. La crise du secteur minier consécutive à la baisse des cours du fer et de l’or, et la chute du cours du baril de pétrole ont fortement ébranlé les recettes du Trésor mauritanien. Face au déséquilibre grandissant entre recettes et dépenses, l’Etat poursuit ses ponctions sur le Fonds national des revenus des hydrocarbures (FNRH). Après avoir retiré 12,77 milliards d’ouguiyas (soit 35 millions de dollars) en juin, l’Etat est revenu à la charge avec un nouveau retrait de 7,05 milliards d’ouguiyas (soit 20 millions de dollars) du fonds.
Du coup, le solde du fonds qui était de 79,63 millions de dollars en décembre 2015, après avoir dépassé 113 millions de dollars en avril 2014, était tombé à 59,94 millions de dollars en juin 2016 pour s’établir à 41 millions de dollars à fin juillet, et ce malgré de nouvelles rentrées.
Ainsi, en l’espace de 7 mois, le FNRH a perdu la moitié de ses revenus. A ce rythme, les dépôts du fonds risquent de sécher dans un trimestre, surtout que la visibilité économique est loin d’être au rendez-vous.
Reste à savoir si les montants ponctionnés au cours de ces derniers mois rentrent dans le cadre des montants inscrits annuellement dans la loi de finances 2016. Si c’est le cas, que fera l’Etat dans les mois à venir pour faire face au déficit budgétaire lorsque cet instrument de stabilisation macroéconomique ne pourra plus jouer son rôle de secours aux finances publiques ?
Rappelons que les revenus du FNRH proviennent de l’ensemble des revenus de l’Etat issus directement ou indirectement des activités dans le secteur en amont des hydrocarbures, en particulier dans le domaine de l’exploration, de l’exploitation, du développement et de la commercialisation.
Le compte est logé à la Banque de France et il est géré conjointement par la Banque centrale de Mauritanie (BCM) et le ministère des Finances.