Mauritanie: vers une forte dévaluation de l’ouguiya

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Le 05/11/2016 à 17h50, mis à jour le 05/11/2016 à 18h23

Selon la presse mauritanienne, les autorités se préparent à une dévaluation de la monnaie locale, l’ouguiya. Les Mauritaniens craignent une nouvelle flambée des prix des produits de base.

Après la forte dépréciation de la monnaie égyptienne de plus de 40%, sur injonction du FMI, est-ce le tour de la Mauritanie de suivre? En tout cas, selon le site d’information mauritanien rmibiladi.com, les autorités mauritaniennes prépareraient une dévaluation de la monnaie nationale de l’ordre de 40%, disant tenir l’information de sources «fiables».

Il faut rappeler que parmi la batterie de mesures formulées par le FMI à la Mauritanie en vue de relancer la croissance du pays dans un contexte international de baisse des prix des matières premières (pétrole, fer, or, etc.), notamment le fer qui assure 1/3 des ressources budgétaires du pays, figure «une plus grande flexibilité du taux de change». D'après le site d'information, les autorités mauritaniennes avaient, dans un premier temps, refusé de se plier au diktat du FMI avant de suivre les directives de l’institution financière internationale dont la dépréciation des monnaies est l’un des remèdes les plus prescrits aux pays africains en difficulté. Une condition imposée aux pays qui souhaitent continuer à bénéficier de l’assistance financière du Fonds.

Toutefois, contrairement à l’Egypte et le Nigeria qui ont vu se déprécier fortement leur monnaie en la laissant flotter librement par rapport au dollar américain, le site d’information souligne que la dévaluation de la monnaie mauritanienne «se fera de manière progressive». Selon le site d'information, "celle-ci a déjà commencé et ses effets se font ressentir à travers l'augmentation des prix de denrées de première nécessité".

En tout cas, dévaluation à petites doses ou pas, les prix de plusieurs denrées de première nécessité ne cessent de flamber sur les marchés de Nouakchott au cours de ces dernières semaines, dans le sillge de la dépréciation de l'ouguiya. Une explosion illustrée par le coût du kilogramme de sucre qui a enregistré une hausse de plus de 40%. Et en cas de dévaluation, la situation va empirer encore plus pour une population qui a du mal à joindre les deux bouts.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 05/11/2016 à 17h50, mis à jour le 05/11/2016 à 18h23