Sur proposition de Mohamed Ould Ghaddah, un des sénateurs les plus farouchement opposés aux réformes constitutionnelles voulues par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, le Sénat mauritanien a mis sur pied une commission d’enquête chargée de mener des investigations sur l’attribution de tous les marchés publics au cours des 5 dernières années.
Cette démarche est une réponse au silence des membres du gouvernement après plusieurs questions orales des sages concernant cette question.
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Le sénateur Ghadda, véritable animateur de la fronde des élus de la chambre haute du Parlement contre le pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz, explique que «deux sociétés publiques, l’Entreprise nationale pour l’entretien routier (ENER) et la Société nationale de l’eau (SNDE), octroient systématiquement de gré à gré des marchés portant sur plusieurs milliards d’ouguiyas, et ce, depuis plusieurs années.
Une démarche défiant toutes les règles de saine gestion et de bonne gouvernance et ce d'autant plus que les attributaires de ces marchés sont des groupes ou des personnalités ne répondant pas aux références et dépourvus de ressources financières, techniques et humaines pour réaliser les ouvrages publics demandés».
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Dans cet exercice, le sénateur cite tout particulièrement l’ENER et la SNDE. Dans le cas de l’Entreprise nationale pour l’entretien routier (ENER), une autre source extérieure au Sénat lève un coin du voile en précisant «que tous les marchés de l’Etat qui lui sont confiés pour la remise à niveau des routes sont systématiquement sous-traités et payés rubis sur l’ongle, à une entité privée nommée la Mauritanienne de Construction (MTC), créée il y a tout juste six ans, alors que des opérateurs de travaux publics (TP), disposant d’une expérience de plus de 30 ans, sont laissés en rade».
Par ailleurs, ajoute la même source, cette société nationale «qui traverse une situation financière difficile, a récemment bénéficié de 4 milliards d’ouguiyas de l’Etat, pour éponger ses dettes. D’un coup, elle a payé à 850 millions d’ouguiyas à la Mauritanienne des travaux de construction (MTC), alors que des opérateurs courant derrière le recouvrement de dettes relativement modestes, allant de 4 à 5 millions d’ouguiyas, ont été oubliés».