Mauritanie: le marché de gré à gré pour la construction d'un Centre de conférences fait polémique

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Le 22/09/2017 à 15h25, mis à jour le 22/09/2017 à 15h38

Le gouvernement mauritanien aurait attribué suivant la procédure d'urgence, un marché de gré à gré de 14 milliards d'ouguiyas (environ 34 millions d'euros) pour la construction d'un Centre international de conférences près du nouvel aéroport de Nouakchott. Cette manière de procéder fait polémique.

Depuis quelques jours, des organes de la presse locale, citant des sources bien informées, accusent le gouvernement mauritanien d’avoir attribué suivant la procédure du gré à gré, un marché de 14 milliards d’ouguiyas (environ 34 millions d'euros) destinés à la réalisation d’un centre de conférences de classe internationale d’une capacité d’accueil de 5.000 places, près du Nouvel Aéroport Oumtounsy de Nouakchott, inauguré en juin 2016.

Le site d’informations en ligne «Al Akhbar» soulève un lièvre en écrivant que l’Etat mauritanien «a adjugé le marché suivant la procédure d’urgence du gré à gré».

Le même organe ajoute au passage que «le site officiel de la Commission de passation des marchés publics ne donne aucune information au sujet de ce projet» dont les travaux devraient être achevés dans un délai d’un mois.

Lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement en date du 10 août 2017, le ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, Mme Emal Mint Maouloud, avait présenté une communication relative à la réalisation de ce Centre de conférences international.

Le Sénat, chambre haute du parlement mauritanien, supprimé à la faveur de la révision constitutionnelle adoptée par voie référendaire le 5 août dernier, avait institué une commission d’enquête sur les marchés de gré à gré dirigée par le sénateur Mohamed Ould Ghadda.

Une démarche à mettre au compte d’une nouvelle «guerre de tranchées» entre l’exécutif et une partie du législatif.

Mais depuis lors beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Car l’ancien sénateur est poursuivi pour corruption présumée, et placé en détention préventive depuis le 1er septembre 2017. Cela dans le cadre de l’instruction d’une affaire impliquant également le banquier Mohamed Ould Bouamatou, réfugié au Maroc depuis plusieurs années et 13 autres anciens membres de la chambre haute supprimée.

L’accusation porte sur «l’achat» du vote des sages rejetant le projet de loi référendaire présenté devant le Sénat le 17 mars 2017.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 22/09/2017 à 15h25, mis à jour le 22/09/2017 à 15h38