Mauritanie: la production de fer perturbée par une grève

Le 18/03/2018 à 14h14, mis à jour le 18/03/2018 à 14h45

Plusieurs sites de production de la Société nationale industrielle et minière (SNIM), au niveau de la ville de Zouerate (nord de la Mauritanie), sont paralysés par une grève des travailleurs depuis le 14 mars, suite au licenciement d'un travailleur dont le statut fait l'objet d'une polémique.

Les usines de la Société nationale industrielle (SNIM) de la ville de Zouerate (nord de la Mauritanie) sont paralysées par une grève des travailleurs sur fond de polémique au sujet du statut de Sidina Ould Sidi Mohamed, un employé licencié. La production est arrêtée depuis l’après-midi du 14 mars sur plusieurs sites, selon des sources syndicales.

En pointe dans ce combat, les employés du département production dénoncent «un licenciement arbitraire et illégal à travers lequel la direction de la société se livre à un règlement de comptes avec un délégué syndical ayant joué un rôle capital dans une grève observée en 2015».

Au cours de l’année citée en référence, les travailleurs de la SNIM ont observé le plus long mouvement de grève de l’histoire de la société minière avec un arrêt de travail de 65 jours, entraînant un énorme préjudice pour l’entreprise. Comme épilogue à de longues négociations, la SNIM et ses employés ont signé, au mois de mai 2017, un accord portant sur une augmentation conditionnée de salaires, notamment une hausse de 10% à l’horizon des six prochains mois, à condition que les cours moyens de la tonne de minerai de fer sur le marché mondial atteignent les 90 dollars US.

D’autres avantages relatifs à un treizième et un quatorzième mois, suivant les différentes catégories d’agents et cadres, étaient également prévus par l’accord de mai 2017.

Réagissant au mouvement de grève en cours, la SNIM a publié, vendredi, une mise au point à travers laquelle elle conteste le statut de délégué syndical de Sidina Ould Sidi Mohamed: «le travailleur en question n’a jamais été à ce jour élu dans aucun des organes syndicaux représentatifs les employés.

Il s’agit d’un employé de la mine qui a été muté de Zouerate vers Nouadhibou, pour raisons de nécessité de service. Il a refusé cette mutation en violation des dispositions prévues par le contrat de travail. Et par ce refus, il a été lui-même à l’origine de la rupture du contrat».

Une position de la SNIM qui bénéficie d’un appui inconditionnel du gouvernement, dont le porte-parole, Mohamed Lemine Ould Cheikh, s’exprimant jeudi après-midi à l’occasion d’un point de presse consacré aux commentaires des résultats de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, a qualifié «d’illégal» le mouvement des employés, tout en rappelant le caractère «vital» des activités de l’entreprise pour l’économie nationale. La SNIM, société dont le capital est détenu à hauteur de 74% par l’Etat, fournit plus d’un tiers des ressources budgétaires de la Mauritanie.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 18/03/2018 à 14h14, mis à jour le 18/03/2018 à 14h45