L’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique à Nouakchott, Michael Dodman est revenu sur les raisons du retrait de la Mauritanie des listes des pays bénéficiaires de la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA), et a mis ’accent sur le caractère réversible de cette mesure du président Donald Trump, à travers une déclaration publiée hier, mardi 6 novembre.
Il a expliqué qu'en vertu de la législation américaine, «les pays bénéficiaires de l’AGOA font l’objet d’examens réguliers pour évaluer le niveau de respect des normes internationales reconnues, notamment dans le domaine des droits des travailleurs. Comme toutes les actions relatives à l’AGOA, le président a fondé sa décision sur une évaluation globale par le gouvernement des Etats-Unis, qui prend en compte les contributions du gouvernement mauritanien, des organisations internationales et celles émanant d’autres parties prenantes aux Etats-Unis et en Mauritanie».
En clair, la décision de Trump est fondée sur une évaluation venant de diverses sources attestant de l'existence de travail forcé en Mauritanie.
Par ailleurs, le diplomate américain signale au passage «que les exportations mauritaniennes vers les Etats-Unis continueront à bénéficier d’un traitement préférentiel dans le cadre du Système généralisé de préférence (GSP)».
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Le GSP est un programme de préférence commerciale qui repose initialement sur deux types de critères: des faveurs sur les droits de douanes des pays pauvres et leurs exportations, en l’absence de toute idée de réciprocité et de discrimination pour les Etats bénéficiaires.
Toutefois, pour de nombreux spécialistes, les exportations mauritaniennes vers le marché américain sont faibles et le GSP sera quasiment sans effet bénéfique pour Nouakchott. De même, le volume des exportations mauritaniennes couvertes par l’AGOA était insignifiant.
Au-delà, le diplomate américain ajoute que son gouvernement «reconnaît les progrès accomplis par la Mauritanie face aux défis posés par des siècles d’esclavage héréditaire. C’est une lutte que les Américains comprennent très bien, et c’est l’une des raisons pour lesquelles la loi américaine oblige le gouvernement à prendre des décisions difficiles lorsque nous estimons qu’un pays ne fait pas de progrès continus en matière de droits de l’homme. Cela dit, le président des Etats-Unis peut rétablir à tout moment l’éligibilité de la Mauritanie à l’AGOA après avoir déterminé que le pays remplit les critères énoncés par le Congrès».
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Cette décision américaine de retrait de la Mauritanie de l’AGOA a été annoncée quelques jours après la création d’un Forum des entreprises Etats-Unis-Mauritanie au cours d’une cérémonie organisée à Nouakchott, et à l’occasion de laquelle l’ambassadeur américain a développé une évaluation optimiste de la coopération bilatérale.
Le partenariat entre les Etats-Unie et la Mauritanie repose sur trois piliers essentiels: l’économie, la sécurité et les droits de l’homme.