Le chemin qui mène vers l’installation de la technologie 4G semble obstrué par de nombreux obstacles. La preuve, un appel d’offres de deux licences pour «la fourniture des services de communications mobiles de deuxième, troisième et quatrième génération (2G, 3G et 4G), lancé par l’Autorité de régulation des télécommunications au mois d’octobre 2018, est resté infructueux.
Les trois opérateurs de téléphonie mobile que sont Mauritel (filiale de Maroc Telecom), la Mauritano-tunisienne des télécommunications (MATTEL), associant Tunisie Telecom à des capitaux privés mauritaniens, et Chinguitel (filiale de Sudatel), opérateur soudanais, n’ont pas présenté une offre susceptible de leur permettre de décrocher le marché.
Seule opérateur sur le marché à s’être manifesté parmi les compagnies présentes, Mauritel, qui détient un parc de plus de 2 millions d’abonnés, 2.500 kilomètres d’axes routiers couverts, et un chiffre d’affaires annuel de près de 48 milliards d'ouguiyas, aurait avancé une offre de 5 milliards d’ouguiyas.
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L’autorité de régulation tablait initialement sur une enveloppe de 20 milliards d'ouguiyas, soit environ 470 millions d’euros, uniquement pour la 4G.Mais au-delà du cercle des opérateurs présents sur le marché, aucun nouveau partenaire extérieur n’a présenté une offre susceptible de permettre l’attribution de ce marché.
Un constat sur la base duquel l’autorité de régulation a relancé, la semaine dernière, «l’appel pour l’attribution de licences en vue de l’établissement et de l’exploitation de réseaux et services de communications électroniques ouverts au public en Mauritanie» à la fois pour la 2G, la 3G et la 4G.
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Parmi les obstacles et les contraintes à l’origine de l’absence d’engouement autour de la 4G, les spécialistes identifient la taille du marché national, composé d'environ 3,5 millions d’abonnés pour trois opérateurs de téléphonie mobile.
Les usagers restent toutefois très sceptiques, du fait «de la mauvaise qualité des services de la 2G et de la 3G, offerts par les opérateurs présents actuellement sur le marché, qui n’augurent rien de bon dans la perspective de la 4G».
Cependant, la 4G comporte de nombreux enjeux économiques et sociaux pour les pays africains.
En 2016, un rapport spécialisé estimait que «la contribution d’Internet au Produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique devrait passer de 18 milliards de dollars aujourd’hui, à 300 milliards de dollars en 2025», selon le cabinet américain de recherches et d'études économqiues McKinsey Global Institute (MGI).