En vertu d’un accord signé entre la Mauritanie et le Sénégal, après une série de négociations menées au cours des 2 dernières années, le consortium «Komos Energy»+BP prépare activement l’exploitation du champ gazier transfrontalier offshore «Grand Tortue/Ahmeyim (GTA)» dont les premiers mètres cubes devraient jaillir de l’océan Atlantique à l’horizon 2022.
Une bonne perspective pour Nouakchott et Dakar, surtout par rapport à l’objectif d’autosuffisance et même d‘exportation de l’énergie électrique dans le voisinage et de commercialisation du gaz vers des horizons plus lointains, notamment l’Europe et l’Afmérique du Sud.
Un optimisme tempéré par une alerte du site d’informations en ligne du célèbre hebdomadaire « Le Calame » à travers un article publié sous le titre «Gaz offshore : la Mauritanie déjà flouée par BP».
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Cet organe estime que « les attentes risquent d’être déçues, au vu de ce qu’on nous réserve avant la sortie de la première goutte du précieux gisement.
Ainsi, la société BP, qui a acheté la plus grosse part du champ à Kosmos Mauritanie (62% des actions), a décidé unilatéralement de ne prendre en Mauritanie que 3 millions de tonnes de pierres qui serviront à la digue de protection des installations. Elles ne seront même pas vendues comme ce fut le cas avec les Chinois qui construisent le port de Ndiago (extrême Sud/Ouest), juste en face de la ville sénégalaise de Saint-Louis.
L’Etat lui a cédé une carrière. Elle n’aura qu’à payer le transport jusqu’au site via le port de Nouakchott. Avec le risque de détériorer encore plus des routes qui ne sont déjà pas des modèles du genre ».
Evoquant le cas du partenaire sénégalais, le journal signale que «BP a installé à Dakar une plate forme logistique qui servira d’abord à la fabrication de milliers de caissons en béton pour la mise en place d’un mur de protection de la plate forme gazière d’un kilomètre de long, 25 mètres de hauteur, 30 mètres de large. Imaginez l’impact de ce travail sur l’économie sénégalaise : l’industrie du ciment, les ferrailles, les mâcons, les transporteurs, entre autres profiteront de cette manne.
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Plus grave, toutes les sociétés qui interviennent au niveau de la plate ont commencé à s’installer au Sénégal. Une présence qui profitera aux banques, sociétés d’assurances, l’immobilier, services en tous genres, bref l’économie en général.
Normal, diriez-vous. Ce pays sait profiter des opportunités qui s’offrent, contrairement à nous.
Ainsi, Total lui a financé la réalisation d’un Institut National du Pétrole et du Gaz à hauteur de 20 millions d’euros, avec une participation de BP (5 millions d’euros).
Le plus étonnant est que cette filiale a été confiée à un Mauritanie, Il s'agit fils de feu Bâ Ibrahima Demba (ancien DG de Mauritel et ex-ministre de l’équipement et des transports sous le régime du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (Cmjd) de feu le colonel Ely ould Mohamed Vall), débauché du poste de DG du plus grand centre de formation de l’entreprise Schlumberger aux Emirats arabes unis (EAU)».
Ce cadre d’origine mauritanienne, est Mr Aguibou Ba. Les réserves de gaz du gisement Grand Tortue/Ahmeyim (GTA) sont estimées à 450 milliards de mètres cubes.