Mauritanie: la résilience des cybercafés face à l'explosion de l’Internet mobile

VidéoL'avènement et l'explosion de l'internet mobile a ruiné le business des cybercafés de Nouakchott, jadis flamboyant. Si certains se sont résignés à abandonner cette activité, d'autres ont réussi à s'y maintenir en diversifiant leurs activités.

Le 27/02/2022 à 10h32, mis à jour le 27/02/2022 à 10h57

Pour une population évaluée à plus de 4,5 millions d’habitants, la Mauritanie accueille trois opérateurs de téléphonie mobile et autour de plus de 3 millions de puces en activité, dans un contexte technologique marqué par une explosion de l’accès à internet par le téléphone, avec un rôle prépondérant de l’androïde et l’arrivée récente de la "4G".

Une nouvelle donne qui réduit de manière drastique la fréquentation des cybers cafés du début des années 2000, lieux de rencontre des internautes, dont certains ont jeté l’éponge face à la concurrence, alors que d’autres résistent et s’adaptent face au nouveau défi.

Abou Kane, gérant du cyber café "GAWI" situé à la Sebkha, une commune de la populeuse banlieue Sud-Ouest de Nouakchott, explique avoir créé son business en 2011. Une période pendant laquelle l’endroit était très fréquenté avec des recettes journalières de pointe à hauteur de 30.000 à 35.000 ouguiyas, soit plus de 100 dollars à l’époque.

Mais l’explosion de l’accès à Internet via le mobile est venue tout changer. Pour faire face à cette nouvelle donne, Kane a développé et renforcé le volet travail de secrétariat.

Parallèlement à cette évolution, il offre le service haut débit pour le wifi à des clients, en plus de l’ouverture d’une boutique de vente d’accessoires pour téléphone dans le même endroit.

Omar N’Dongo, gérant de la boutique d’accessoires téléphoniques jumelée au même cyber café, détaille les objets exposés dans ses rayons et expose les conditions difficiles d’un travail qui tourne au ralenti, mais auquel il consacre tout son temps.

Abdallah Bathy, gérant du cyber café «Pratiques Informatiques» situé dans le quartier «SOCOGIM K» signale que cette structure continue de fonctionner et fournir à sa clientèle la connexion haut débit par wifi.

Mais il insiste surtout sur la conversion dans le métier de la formation en informatique des jeunes. 

Comparées aux années dorées, les recettes tournent actuellement autour de 350 ouguiyas (3.500 ouguiyas anciens), soit 10 fois moins qu'auparavant. 

Bobo Bâ, client, est un ancien propriétaire de cyber café, qui a jeté l’éponge face à la concurrence de la connexion par le téléphone, exprime une profonde admiration à ceux qui ont eu la force et le courage de continuer en diversifiant leurs activités.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 27/02/2022 à 10h32, mis à jour le 27/02/2022 à 10h57