Les éditeurs de la presse privée en Mauritanie sont au bord de la crise de nerfs. Ils sont fâchés contre l’Imprimerie nationale et le manifestent à travers une déclaration rendue publique lundi soir.
Un document dans lequel le Regroupement de la presse mauritanienne (RPM), un collectif d’éditeurs privés, fustige le comportement de l’institution publique «qui refuse de recevoir, ce lundi pour la troisième journée consécutive, les journaux de la presse indépendante» envoyés à ses services pour édition.
«Une situation sans précédent que l’imprimerie justifie par son incapacité technique à faire face en même temps à l’impression du numéro spécial de Chaab et Horizons (supplément du quotidien national paraissant en version arabe et française à l’occasion de la célébration de l’indépendance) tout en remplissant ses obligations contractuelles avec la presse indépendante» qui lui procure ses principales ressources, déplore la déclaration du RPM.
Lire aussi : La presse mauritanienne sous perfusion
Le RPM rappelle également que «ce comportement inqualifiable vient s’ajouter à d’autres tracasseries: tarissement des sources d’information et de financement, absence de concertation sur tous les problèmes concernant la presse, tracasseries administratives et financières et mise à l’écart délibérée de toutes les activités officielles».
Enfin, les éditeurs de la presse privée invitent les partenaires économiques, techniques et financiers «à tout mettre en œuvre pour trouver des solutions idoines aux nombreux problèmes qui se posent à la presse et menacent l’existence de ce pilier de la démocratie».
Sur les 200 millions d’ouguiyas d’aide publique à la presse privée, signale-t-on, 60 millions d’ouguiyas sont directement versés à l’Imprimerie à titre de subvention pour l’édition des organes de la presse indépendante.
Mais aujourd’hui, une source proche du collectif des patrons de presse dénonce «une mauvaise gestion cumulée de l’Imprimerie nationale sur plusieurs années, qui se retrouve sous la menace d’une faillite imminente, à défaut d’une intervention rapide du gouvernement».