Grosse bataille politique dans l'Est de la Mauritanie

Quelques dirigeants de l'opposition mauritanienne

Quelques dirigeants de l'opposition mauritanienne. DR

Le 09/03/2016 à 20h16

Les forces politiques mauritaniennes vont livrer une véritable guerre de tranchées dans les trois populeuses régions de l’Est du pays au cours du week-end. Le gouvernement essaye par tous les moyens de torpiller les meetings programmés par l’opposition dans ces régions.

Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), un collectif composé de partis politiques, organisations de la société civile, centrales syndicales et personnalités indépendantes, va organiser des meetings en Assaba, dans le Hodh occidental et au Hodh oriental les vendredi 11, samedi 12 et dimanche 13 mars. Des rassemblements qui seront accueillis par les villes de Kiffa, Aioun et Nema.Ces manifestations serviront à mesurer la force de frappe d’une coalition inscrite aux abonnés absents à l’occasion des élections législatives et municipales de novembre/décembre 2013 (pour cause de boycott), dans des zones considérées historiquement comme «de grands réservoirs électoraux». Ces manifestations sont à mettre au compte d’une stratégie d’occupation du terrain politique pour dénoncer «la situation de crise multidimensionnelle dans laquelle se débat la Mauritanie depuis plusieurs années, et témoigner d’une solidarité agissante vis-à-vis des populations de ces régions», selon le président en exercice du FNDU, Salah Ould Hanana, par ailleurs leader du parti «HATEM». Ce collectif a déjà tenu plusieurs meetings à Nouakchott.Face à cet activisme débordant de l’opposition, le pouvoir, soutenu par une large coalition des partis de la majorité, s’organise pour donner la réplique.Ainsi, déterminé à torpiller les efforts de mobilisation des troupes du FNDU à l’Est, le Premier ministre, Yahya Ould Hademine, a dépêché quelques membres du gouvernement dans le grand Est.Parmi ces émissaires, le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, Ahmed Ould Abdallah, un natif du Hodh occidental.

Partant du principe que l’arène politique, tout comme la nature, a horreur du vide, ces forces investissent le terrain au moment ou quelques indiscrétions évoquent l'éventualité d’élections législatives et municipales anticipées, dans l'hypothése d'une reprise d’un dialogue politique qui tarde à prendre forme.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 09/03/2016 à 20h16