L’opposition mauritanienne dénonce «un coup d’état contre la constitution et la République»

Quelques dirigeants de l'opposition mauritanienne

Quelques dirigeants de l'opposition mauritanienne. DR

Le 01/04/2016 à 13h29, mis à jour le 01/04/2016 à 13h32

Le Front national pour la démocratie et l’unité (FNDU), principale force d’opposition mauritanienne, a annoncé la rupture de tout contact avec le pouvoir. En cause, les dernières sorties des ministres du gouvernement visant à déverrouiller la constitution pour offrir un 3e mandat à Ould Abdelaziz.

Cette fois-ci c’est le clash. Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), principale coalition de l’opposition mauritanienne, composée de partis politiques, organisations de la société civile (OSC), centrales syndicales et personnalités indépendantes, a annoncé la rupture de tout contact avec le pouvoir.S’exprimant jeudi au cours d’une conférence de presse, maître Mahfoud Ould Bettah, président de la Convergence démocratique nationale (CDN), ex ministre de la Justice, a expliqué que la décision de rompre les contacts préliminaires avec le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, dans la perspective d’un dialogue politique national inclusif, est motivée par les déclarations de trois ministres évoquant l’éventualité de la suppression du verrouillage constitutionnel limitant à 2 le nombre de mandats du président de la République comme «une demande populaire».Des propos que le responsable du FNDU considère comme une incitation à «un coup d’état contre la constitution et la République».

La décision annoncée ce jeudi 31 mars par le FNDU demeure valable «tant que le président Mohamed Ould Abdel Aziz n’aura pas clarifié la situation en désavouant publiquement les propos des 3 membres de son gouvernement», a précisé maître Bettah.Les déclarations à l’origine de la rupture des contacts préliminaires pour le dialogue politique en Mauritanie ont été distillées dans différentes circonstances par Moctar Ould Diaye, ministre de l’Economie et des finances, maître Brahim Ould Daddah, ministre de la Justice et Cheikh Ould Mohamed Lemine, porte parole du gouvernement.Le FNDU a toujours soupçonné «des calculs politiques» et «une volonté de manipulation de la constitution» derrière les sporadiques offres de dialogue émanant du pouvoir de Nouakchott.Depuis 2009, toutes les initiatives de concertation entre le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz et l’opposition regroupée au sein du FNDU ont connu leur épilogue dans des échecs.

Le verrouillage de la limitation à deux (2) du nombre de mandats présidentiel en Mauritanie est protégé par des clauses d’éternité au même titre que la forme républicaine de l’Etat et l’option du multipartisme, soutiennent les opposants.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 01/04/2016 à 13h29, mis à jour le 01/04/2016 à 13h32