Fronde des sénateurs mauritaniens

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Le 19/05/2016 à 16h41

La décision du président mauritanien Mohamed ould Abdel Aziz de soumettre à référendum la suppression du Sénat a été mal accueillie par les sénateurs. Les 56 sages ont ainsi refusé de recevoir le ministre des Finances en plénière.

Historiquement très dociles, approuvant les lois sans rechigner ni poser les questions de nature à gêner le pouvoir exécutif, les sénateurs mauritaniens sont cette fois en colère. Et cette colère, perceptible depuis le «célèbre» discours du président Mohamed ould Abdel Aziz le 3 mai dernier à Néma, 1200 km au sud-est de Nouakchott, s’est transformée en fronde.Preuve de leur mécontentement, les sénateurs ont refusé de recevoir le ministre de l’Economie et des finances en plénière et ont boycotté tous les travaux en commission mardi dernier. De même, ils ont refusé d’assister au passage programmé du ministre de l’Enseignement supérieur. Il faut rappeler que pour justifier la suppression de la chambre haute mauritanienne, composée de 56 personnalités élues aux suffrages universels indirects par les membres des conseils municipaux, le président avait souligné que la seconde chambre ne faisait que «retarder la procédure d’adoption» des lois.Une justification contestée par les sages de la seconde chambre qui sont en quasi-totalité issus du parti au pouvoir. Preuve du mécontentement, un des sénateurs de l’opposition a suggéré au président de «remplacer les sénateurs par le bataillon de sécurité présidentiel (BASEP) pour aller plus vite».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 19/05/2016 à 16h41