C’est désormais clair. L’opposition mauritanienne ne participera pas au dialogue politique souhaité par le président mauritanien, et ce, malgré «d’intenses tractations avec les différentes parties prenantes pour la tenue du dialogue national», comme l’a souligné le chef de l’Etat en marge d’une cérémonie de réception de deux patrouilleurs pour la marine mauritanienne à Nouadhibou, capitale économique du pays.Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) -principale coalition de 10 partis politiques de l’opposition mauritanienne, d’organisations de la société civile, de centrales syndicales et de personnalités indépendantes- a rendu hier une déclaration annonçant sa non participation au dialogue. Il rejette avec force toute idée de participation à un tel dialogue, car «convaincu d’avance qu’il n’apportera pas les réponses attendues par les mauritaniens».En plus du refus de dialogue avec le pouvoir, le collectif appelle «à la mobilisation de toutes les forces vives de la nation pour faire échec à une mascarade dont le seul objectif est le blocage de la voie de l’alternance démocratique, avec le risque de pousser le pays vers un changement non maîtrisé».A ce titre, la coalition prête au président mauritanien l’intention d’une remise en cause des dispositions constitutionnelles limitant le nombre de mandats du président à deux de cinq ans chacune.Pour le gouvernement, c’est un échec. Il tablait sur cette concertation avec l’opposition pour entériner ses propositions, notamment celles relatives à la consultation référendaire, visant la suppression du Sénat et la création de Conseils régionaux.
Avec ce refus, l’opposition semble avoir tiré des leçons des précédents dialogues où elle s’était sentie bernée par le pouvoir.Suite à ce refus au dialogue avec le pouvoir, la situation politique risque d’être tendue surtout que l’opposition ne compte pas céder d’un iota sur la question de limitation des mandats.