Le pouvoir insiste pour le dialogue avant le sommet arabe

Opposition mauritanienne.

Opposition mauritanienne. . DR

Le 15/06/2016 à 11h16

Le président mauritanien, Mohamed ould Adel Aziz, reste toujours attaché à la tenue d’un dialogue politique national inclusif, impliquant la participation du Forum national pour l’unité et la démocratie (FNDU) et le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) fait-t-on valoir à Nouakchott.

L’attachement du président mauritanien au dialogue avec son opposition est attesté par plusieurs signaux concordants notés au cours des derniers jours.Au cours des derniers jours, le ministre-secrétaire général de la présidence de la république, Moulaye ould Mohamed Laghdaf, véritable homme de confiance de Mohamed ould Abdel Aziz, a eu une série de contacts avec les responsables du FNDU parmi lesquels notamment Salah Ould Hanana, président en exercice du collectif, maître Mahfoudh Ould Bettah, président de la Convergence démocratique nationale (CDN) pour «réitérer la volonté de dialogue du pouvoir».Par ailleurs, Ahmed Salem Ould Merzough, conseiller à la présidence de la République, ancien Haut commissaire de l’organisation du fleuve Sénégal (OMVS), a rencontré quelques responsables du FNDU -collectif formé de 10 partis politiques, d’organisations de la société civile, de centrales syndicales et de personnalités indépendantes- au cours du week-end.Reste que pour les observateurs de la scène politique mauritanienne, «ces contacts restent encore informels dans la mesure ils n’ont pas abouti à des propositions pouvant être présentées comme une avancée significative».Cependant, cette intense activité renvoie l’image d’un pouvoir qui insiste pour avoir son «dialogue».Le président mauritanien souhaite un climat politique intérieur apaisé avant la tenue du prochain sommet de la Ligue des Etats arabes (LEA), prévu à Nouakchott les 25 et 26 décembre prochain et dont il entend tirer tous «les dividendes» au plan diplomatique. Souvent qualifiés d’opposition radicale, le RFD et le FNDU ont déjà décliné l’offre de dialogue du chef de l’Etat, soupçonnant derrière la démarche une volonté cachée de procéder une réforme constitutionnelle visant à faire sauter le verrou de la limitation à 2 fois 5 ans le mandat présidentiel.Cependant, Mohamed ould Abdel Aziz a affirmé n’avoir jamais envisagé l’hypothèse d’un troisième mandat et a rappelé le serment de respect de la constitution prononcé à l’occasion de son investiture dans les fonctions suprêmes.Reste alors à savoir si le nouvel «appât» du respect des règles constitutionnelles va suffire à accrocher le FNDU et le RFD à l’hameçon du dialogue politique national inclusif ?

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 15/06/2016 à 11h16