Mauritanie: le régime se durcit face à la contestation

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Le 03/08/2016 à 18h18

Les activistes du mouvement du 25 février ont été condamnés à 3 ans de prison pour troubles d’audience lors du procès d’un blogueur-journaliste. L'Etat semble opter pour des peines répressives afin d'étouffer toute contestation.

Les autorités judiciaires mauritaniennes ont de plus en plus les mains lourdes. Ainsi, le mardi 02 août, un tribunal correctionnel de Nouakchott a condamné à des peines de prison ferme allant de 2 à 3 ans fermes cinq membres du Mouvement du 25 février mauritanien.

Ces jeunes activistes ont été reconnus coupables de troubles d’audience à l’occasion du procès du journaliste blogueur Cheikh Baye ould Mohamed, également membre du même mouvement, qui a écopé de 3 ans de réclusion début juillet dernier. Parmi les condamnés aux peines de prison fermes du mardi 02 juillet figurent Mohamed Lemine Ould Mohamed Saleck et Cheikh Baye Ould Youssef. Les autorités semblent avoir opté pour des peines répressives afin d'étouffer toute contestation démocratique. 

D’autres jeunes activités du mouvement du 25 février 2011 sont encore détenus à titre préventif dans une Maison d’arrêt et de correction de Nouakchott et attendent leur procès au cours des prochains jours.

Le procès de ces jeunes contestataires mauritaniens s’est déroulé sous haute surveillance, avec une mobilisation maximale des forces de l’ordre autour, et dans l’enceinte du Palais de justice de Nouakchott. 

Pour rappel, le journaliste blogueur Cheikh Baye avait été condamné à 3 ans de prison pour avoir jeté sa chaussure au visage du porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh, en signe de protestation contre des déclarations qu’il considère comme relevant «d’une vulgaire propagande».

Enfin, rappelons que le mouvement du 25 février 2011 est né dans la foulée des révolutions du «Printemps arabe» avec pour objectif de pousser le pouvoir de Nouakchott d’opérer des réformes démocratiques en profondeur.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 03/08/2016 à 18h18