«Sa déclaration ne me rassure pas. Pire, je n’y crois même pas. Parce qu’en 2009, la personne aux propos de laquelle vous vous référez a violé les accords de Dakar. Par conséquent, je ne vois pas pourquoi une déclaration ou une promesse de plus changerait quoi que ce soit dans son comportement», dixit Ely ould Mohamed Vall qui répondait à une question de Radio France international (RFI) relative à l’engagement du président Mohamed ould Abdelaziz de quitter son poste au terme de son second mandat en 2019, comme le prévoit la constitution mauritanienne.
Les accords de Dakar signés entre les pôles politiques mauritaniens, rappelle-t-on, avaient permis l’organisation d’une élection présidentielle anticipée le 18 juillet 2009. Une étape qui a marqué le retour à l’ordre constitutionnel après le putsch du 06 août 2008, conduit par le général Mohamed Ould Abdel Aziz.
Ces accords comportaient également d’autres clauses relatives aux conditions d’un dialogue politique permanent pour l’approfondissement de la démocratie, la consolidation de l’Etat de droit, la réforme des forces armées et de sécurité,…
Seulement, une fois passé le scrutin présidentiel, Mohamed Ould Abdel Aziz a estimé que ces accords appartenaient désormais «au passé».
Ce non-respect des engagements de Dakar fait qu’une partie de l’opposition mauritanienne ne croit plus au dialogue avec le régime actuel. Raison pour laquelle d’ailleurs elle a depuis boycotté les appels au dialogue du président Mohamed Ould Abdelaziz.
Pour rappel, à la suite du dialogue politique inclusif, Mohamed ould Abdelaziz s’est ouvertement engagé de ne pas tripatouiller la constitution et de céder le pouvoir en 2019 après ses eux mandats.
Toutefois, durant ce dialogue, plusieurs ministres du gouvernement ont tenté d’introduire dans les sujets à débattre celui de la modification de la constitution afin de permettre au président de se présenter pour un 3e mandat. Des tentatives qui ont fini par agacer les dialoguistes et entraîner le départ du parti APP, un des rares partis qui compte sur l’échiquier politique mauritanien à participer au dialogue.
Cousins directs, et co-auteurs du coup d’Etat du 03 août 2005 qui a mis fin à 20 ans de règne du régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, Ely ould Mohamed Vall est l’un des opposants les plus virulents et des plus visibles au niveau des médias.